Un lundi soir sur la Terre, en août

Lundi, 7 Août 2000, 19h15. Lyon.

Il fait beau, presque chaud. Je suis devant mon hôtel attendant le taxi… Un taxi bien particulier ce soir : le 900 SS Joe Bar de Guilhen. Il arrive un peu à la bourre (m’aurait étonné ;o))) !) avec mon casque, mes gants et mon cuir qu’il a récupéré chez lui (ils y étaient depuis la semaine dernière en prévision de ce soir). En fait, il porte mon cuir par dessus le sien, et le casque en bandoulière dans sa housse… Quel harnachement…

Il ne m’a pas fallu plus longtemps pour m’équiper que le simple fait de l’écrire, et me voilà derrière Guilhen pour aller rejoindre Xavier… Non sans passer par un tunnel en forte montée sous Croix-Rousse où les Imolas du Joe Bar criaient à tue tête leur joie sous la commande de Guilhen, chef d’orchestre pour l’occasion (Rhhhhaaaaaaa, what a Sound !).

Quelques minutes plus tard, nous voilà dans la concession Ducati de Xavier : je ne m’en lasse pas (cet homme a bien de la chance, y a pas à dire). A côté du Mostro aux coloris des HD de course de la fin des années 70, on peut observer un 350 Desmo Jaune, un 500 Pantah Bleu, une Bimota 900 Mantra verte et noire (qu’on lui a prêté pendant la révision du 888)…Xavier me passe les clés du Mostro et sort la Bimota. On démarre les motos et nous voilà parti.

Première impressions : j’ai déjà conduit des Twins, mais là le moteur est froid. A bas régime, il vibre (mais il ne cogne pas pour autant) et j’ose pas prendre de tours parce qu’il est froid. Premier démarrage je cale… Commence bien… Bon, je vais pas me laisser faire par un Mostro 600, quand même. Et me voilà mettant un peu plus de gaz et ça roule… Et puis, déjà plaisir des yeux : le JoeBar de Guilhen d'abord, et la Mantra de Xav'… J'arrivais pas à m'y faire au début, mais maintenant… Je la trouverais presque belle.

On descend de la Croix Rousse, avec mes premiers virage sur le Mostro de Xavier… Je le sens flou, vif (infiniment plus que la Daytona), mais beaucoup moins précis. Mais rien de bien grave cependant. Et puis, faut dire, j’ai plus l’habitude d’avoir une bécane dans laquelle la position est aussi peu sur l’avant… Et puis, on peut dire ce que l’on veux, le Mostro pardonne beaucoup (il est toujours possible de faire une correction en étant déjà sur l’angle…)… Il s’agit en fait d’une moto idéale pour un débutant (avec en plus un cœur gros comme ça…).

Après, sous un soleil qui descendait de minutes en minutes, cela a été du pur plaisir… Plus cela allait mieux je sentais ce petit Mostro. Et puis le bruit sourd des nouveaux échappements montés par Xavier, il est vraiment sympathique. Après un peu d’agglomération et quelques rond-points, on trouvait enfin de la route viroleuses dans des paysages pleins de verdure et très vallonnés. Et là, la surprise. Je m’attendais à être à la peine avec le Mostro de Xavier (un 600)... Et bien non, en fait… Dans les petits coins, cela le fait carrément bien… C’est joueur, sympa, et y a pas besoin d’essorer pour se faire plaisir… Le pied, quoi.

Pause clopes et photos… Et délire avec l’appareil photo en mode minuteur (on a du le regarder 3 minutes avant d’aller le reprendre. ;o))) !).

Après cette pause, on est reparti pour aller prendre un pot sur une terrasse à Izeron… Sympa le bled paumé au milieu de nulle part, avec les jolies routes tout autour… Le rêve à habiter en fait, sauf peut être l’hiver.

Après ces quelques instants de repos, on décide de rentre sur Lyon par l’autre côté…

La nuit commence à tomber et la route s’assombrit. Le faisceau d’éclairage du phare avant, les " clocks " du Mostro éclairées en rouge sur fond blanc, la lune et les feux arrières du JoeBar et de la Mantra pour seuls repère, on s’enfonce dans une route aux virages accueillants, tantôt rapides, tantôt lents, où le Twin du Mostro laisse son couple s’exprimer dès les plus bas régimes. Instants de plaisirs rares sur ce que Guilhen surnomme " son circuit ".

Plaisirs solitaires, mais oh combien sympathique une fois que Guilhen et Xavier m’avaient complètement laché pris dans l’atmosphère joueuse que leur proposaient leur moto et une route qu’il connaissent tout deux par cœur…

A moto, la montagne la nuit, c’est une sorte de communion avec la nature et le moteur de la belle, un plaisir de puriste, un plaisir rare en tout cas… Pas de questions à se poser, on voit les voitures arriver en face, de loin, et les aiguilles se déplacer par magie sur l’écran blanc du compteur entre les marquages fluorescents des vitesses et des régimes… Rhaaa lovely ! ! ! ! C’est de l’égoïsme, non ?

Pour rentrer chez Xavier, rajoutez en plus la montée dans le tunnel sous Croix-Rousse gaz en grand avec trois Ducati en échappements pas homologué du tout, rythmée par les explosions des 3 twins, en son et lumière, et vous comprendrez que ce soir là, je me suis endormi heureux comme un bébé avec la ferme idée de me trouver un boulot par ici à plus où moins long terme…

Cela été une redécouverte pour moi : après une journée de boulot, prendre la moto pour aller se ballader en montagne – cela fait au moins 5 ans que je ne m’étais pas offert ce plaisir… Cela me manquait ! !

Merci Xavier, merci Guilhen pour tout ça…

A+

Marc.