Samedi 21 Octobre: Ducati en Chartreuse

Logiquement cette balade là j'aurai pas du la faire! Ben oui, vu que j'avais vendu la 900 la semaine d'avant j'aurai eu bien du mal à aller à la mini concentre Ducati au volant de ma Renault 4 Savane "de Papy Brossard".

Mais bon, comme nous sommes entre gens de bonne compagnie, Xavier m'avait proposé très sympa de me prêter son 600 Mostro tunné. Non je déconne, je dis ça rien que pour le taquiner parce qu'à la vérité (si je mens) elle est plutôt mignonne son 600 Mostro. Couleurs Harley des années 70 ou même actuelles en Dirt Track US, guidons bracelets, maître cylindre de 916, bloc compte tours, kit double disque, pots Conti-like, bref, que du beau matos, sobre et de bon goût.

Le vendredi par l'opération du Saint Esprit (alias Pierre aux belles moustaches ;-)) j'étais reparti du boulot au guidon du roadster italien de Xavier alors que le matin j'y étais arrivé au volant de mon bolide français qui n'a de Ducati que les autocollants "DCF" et "Pompone Club" ornant son arrière train (NDLR : la malle quoi ! ).

Samedi matin le rendez vous est fixé à Pont de Cheruy pour onze heures (style pour le ricard quoi) et là, organisation top préparée depuis la veille : Didier-ST2 passe récupérer Caroline et moi je fais la balade sans passagère : faut dire qu'entre les deux places ST2/Mostro, je préfère pour le bien être fessier de ma chère et tendre qu'elle suive l'option ST-duo.

Je fais le plein d'huile du Mostro avec une fébrilité palpable. Imaginez donc : un mec qui n'a plus de moto et qui malgré ça part faire une virée avec ses potes et qui plus est, sous un soleil magnifique, et le tout dans un paysage gavé de virolos … Non mais franchement, elle est pas belle la vie ? ;-))

Démarrage du Mostro, cap sur Pont de Cheruy aux alentours de 10h30.

Tout se passe bien, je prends la mesure de la petite 600 qui n'est pas à moi alors faut pas l'y abîmer… Ce qui me surprend c'est la légèreté du train avant. Habitué à la rigueur du 900 SS, j'ai du mal à trouver mes repères. J'ai l'impression d'être assis sur un canasson distrait qui veut toujours regarder sur les côtés ce qu'il se passe. La route est dégagée, le soleil au zénith, le ciel bleu comme les uniformes des poulagas que je ne verrai pas une seule fois de la journée, au demeurant.

Malgrè la puissance modeste du Mostro, je m'amuse comme un petit fou, faut dire que la moto est tellement facile et si légère qu'on se fait plaisir. Et puis même si c'est pas très coupleux, si ça enfonce pas les yeux au fond des orbites quand on tourne la poignée, ben y'a pas à chier, c'est quand même bien une Ducat et on le sent à chaque tour de roue.

11h10 : j'arrive au rendez-vous, à Pont de Cheruy. Là y'a Marco et son superbe splendide, magnifique, etc…. Pan Pan 600 version décaréné. A ses côtés le 916 Senna de Xavier, ainsi que le 851 toujours aussi splendide de Serge, ainsi que les plus standards mais non moins sympathiques desmodue des Olivier/Ariane (ST2), Franck (900 SS).

On papote, il fait toujours aussi beau, dans l'atelier de Zone Rouge où on attend, on se balade pour détailler les brêles. Y'a du beau matos, c'est sympa à voir.

Un twin résonne : Alex arrive sur son 900 SS puis c'est au tour de Didier et Caroline.

Il est 11h20 et des bananes, on se met en route quelques cigarettes plus tard, direction Pérouges, la cité médiévale réputée pour ses cailloux par terre et ses tartes au sucre dans les échoppes aux senteurs artisanales.

A l'ombre des remparts nous attendent les G.O. du week-end (auquel nous autres Lyonnais ne participeront qu'une seule journée pour la plupart) : alors dans le désordre :

Pierre-900 SS, Eve-748, Gilles-900 SL, Marianne-500 CB, FF-900MKB.

Là tout le monde se retrouve et se serre la pince, je fais la connaissance de Gilles, Vania et Eve, et puis je fais remarquer à Caroline que le 900 Superlight c'est très beau et que si je rachétais une moto, j'aimerai bieng un superlight justement (elle par contre, le coup de la selle monoplace ça l'a pas fait rire :o)))

Et puis là c'est direction le restaurant, tout le monde suit bien sagement Gilles qui s'est occupé de réserver dans une bonne auberge comme on les aime. Y'a des assiettes de paté dans toutes les assiettes sauf Caro qui préfère les grenouilles et puis il fait chaud dans le resto, y'a Serge qui raconte que des conneries comme d'hab, et Didier qui mange la moitié des grenouilles alors que c'est pas les siennes. Y'a même du pain grillé et du vin rouge, c'est très bon mais il faut quand même finir le café, faire pipi et y aller parce que y'a encore de la borne l'air de rien.

Les desmo démarrent à l'unisson (mais non, pas au kick, à l'u-ni-sson qu'j'vous dis !) et on met le cap sur le Bugey et le fameux spot du Cerdon, après une descente piégeuse sur une petite route aux virolos serrés recouverts de gravillons, feuilles d'arbre humides, bref, la joie.

Alors le Cerdon c'est carrément géant, un vrai spot comme on les aime, une route super propre, des virages d'enfer, un panorama magnifique surtout en cette saison où les couleurs médecines innondent la campagne.

Mais trève de poésie à deux balles, devant y'a Marco qui envoie de l'air sur le PanPan, suivi des missiles de combat du groupe (les desmoquattro) et de FF.

Pour ma part, je suis le MKB (enfin j'essaye) mais ils se retiennent et puis moi c'est pas ma moto alors j'arrive à les suivre sans prendre de risque, c'est cool. Je m'amuse comme un petit fou, y'a beau y'avoir que 53 CV, ça se met sur l'angle comme qui rigole cette petite bête là. A un moment j'entends un grand bruit et dans un bout droit je me range sur le côté pour laisser passer un kamikaze en ninja 750. Dans la descente, il est en vrac de partout, il essaye de passer FF mais rien à faire, le Mostro ne bouge pas d'un poil, c'est super beau à voir de derrière, tandis que le ninja doit faire des efforts pour ne pas s'emplâtrer le rail de sécurité. Il bouge comme un dingue son 4 pattes bridé, ça part en vrac de partout, à tel point que je suis obligé de couper dans certains virages serrés… avec plus de la moitié de puissance en moins, si c'est pas un comble ça ! ;o))

La suite va être encore plus splendide avec des sapins aux couleurs fauves, et des virages sympathiques qui permettent au petit 600 sous mes fesses de suivre le ryhtme en profitant en plus du panorama.

Pause clope pipi puis Marco lache le commandement à Gilles, la Pantah revient dans la meute toute fière d'exhiber sa béquille raclée à ses cousines aux regards complices.

Serge et sa crêve nous quittent ici pour revenir sur Pont de Cheruy, le desmoquattro va résonner dans l'autre sens mais en solo…

Après Artemare (là où y'a un p***** de canyoning a faire dans une gorge ou on voit pas le jour mais là Xavier s'égare quand il dit ça tout le monde s'en tape mais pas moi), on arrive du côté de Belley puis massif des Bauges, et la fameuse ascension du col du Chat, route que je connaissais par cœur à une certaine éqoque où je roulais en 850 TRX. Je monte sur un filet de gaz qui permet au Mostro de se dégourdir la voix puis on calme le jeu et on s'arrête parce qu'on a perdu Gilles qui est parti ailleurs, même que Eve qui met du gros gaz elle l'a pas suivi. En plus y'a le régulateur de Franck qui nous inquiète, et puis les Caro et Ariane qui font des étirements… Comme dit Marco, encore heureux qu'elles soient sur des ST2, qu'est ce que ça serait sur le Pantah !

A Chambéry c'est la pause essence, et puis discussions pour savoir qui rentre quand et par où… Les non lyonnais plus nos représentants les plus valeureux (Pierre et Franck) partent sur le gîte alors on se dit au-revoir là (il est aux alentours de 18h00). Moi je m'amuse comme un petit fou à retirer et à remettre le capot de selle du Mostro le temps que Didier se décide sur ce qu'il fait (et donc à quel moment je récupère Caroline derrière le Mostro pour rentrer à l'appart).

Finalement je continue en solo avec les autres lyonnais jusqu'aux Echelles puis les fameuses gorges de Chailles où je me fais un petit plaisir perso en envoyant un peu la purée, faut dire que c'était le moment où jamais. Marco se fait une petite frayeur devant moi dans un droite et qui sort large, large, laaaaaaaaaarge mais ouf il revient sur la route et se remet à souder comme si de rien n'était.

Xavier et le 916 sont devants, aux prises avec un Bandit qui roule propre malgré tout (c'est déjà pas si mal) tandis que derrière, les deux ST2 et le 900 SS d'Alex suivent en enroulant sagement.

A la tour du Pin, dernier arrêt pour toute la meute, la nuit est tombée et on fume une ultime clope avant de se mettre en route pour la dernière partie. On se sépare tous là, Caroline s'installe derrière moi, un peu fatiguée (moi aussi d'ailleurs) et un peu frigorifiée. Vu l'inconfort notable du Mostro je me la joue conduite souple et là, incroyable mais vrai, je sais le faire ! Caroline pourra le confirmer à ceux/celles qui en doutaient : je peux conduire une moto en souplesse!

J'enroule tranquillement, je freine progressivement, calé à 100 km/h compteur sur la route jusqu'à Bourgoin.

Autocroûte pour rentrer parce qu'après Bourgoin c'est interminable, y'a des feux rouges tout le long, bref c'est ch***

Sur l'autocroûte, calé à 120 km/h compteur, Caroline s'endort sur mon dos, je dois la réveiller au péage pour pouvoir accéder à ma CB dans la poche extérieure de mon cuir.

Retour tranquille jusqu'à l'appartement, je laisse Caro se reposer le temps de rentrer le Mostro dans le garage puis saute sous la douche avec délice, après ces presque-300 bornes de pur plaisir.

Pour résumer cette superbe journée:

Guilhen

PS : N'empêche que Eve, elle met du gaz grave ;-))