Le WDA du 6 au 8 mai 2000

Le WDA a commencé pour nous autres lyonnais le samedi matin, rendez-vous était fixé à 10h00 pour le départ chez Xavier du côté de la Croix Rousse, quartier typique de Lyon, mais je vais pas faire le dépliant publicitaire non plus…

Le réveil fut difficile en ce qui me concerne. Faut dire que la veille, après le boulot, j’étais monté sur le siège arrière d’une terreblanche jaune pour filer chez Cardy récupérer le JBT avec des plaquettes neuves et un kit chaîne itou. Ensuite on avait filé dans l’Ain pour récupérer l’anglaise d’un pote qui sortait de révision (la moto, pas lui) et surtout… surtout il y avait eu le restau du soir…

Ben, vous mettez tout ça dans un shaker, vous "shakez" et il en ressort un Guilhen fripé comme un Shar-Peï le matin au saut du lit. Enfin, c'est plutôt le tombé du lit que le saut du lit, certes c’est moins gracieux mais c’est plus proche de la vérité :o))

Bref, tout ça pour dire qu’après une longue douche réparatrice je prépare ma sacoche réservoir en quatrième vitesse, ingurgite en même temps un bol de lait, me goinfre d’une banane et enfile mon cuir.

Je parviens à peu près à tout faire en même temps tout en maudissant Monsieur Météo qui nous envoie de la pluie depuis que j’ai ouvert les stores de l’appartement. Enfin, il devait certainement en tomber avant mais je ne parviens pas encore à voir à travers les murs, les façades et tout ce genre d’artifices architecturaux.

Démarrage du JBT dans le box sous terrain puis on part tranquille sur le goudron trempé du centre ville mais la pluie s’est provisoirement arrêtée, c’est déjà pas mal !

Je coupe le contact à 10h05 devant l’appartement de Xavier et je me fais payer le thé pendant qu’on étudie le meilleur itinéraire sur la carte. Pierre doit nous rejoindre après son cours de plongée, Didier (TRX) doit nous retrouver après avoir fait inspecter son moteur chez les petits jaunes en bleu et Serge (851) sera des nôtres dès qu’il aura un peu progressé dans son état léthargique plus couramment appelé "gueule de bois".

En attendant Xavier et moi nous préparons les motos et je récupère une combarde de pluie parce que les prévisions météo ne sont pas franchement optimistes. En trafiquant pour essayer de caler tout le bazar sous la selle, je tords copieusement ma clé de contact et les tentatives pour la redresser seront vouées à l’échec. Je n’ai alors pas d’autres choix que d’aller récupérer un double chez moi. Heureusement, les Ducati chez Xavier, c’est pas ce qui manque, alors entre le Desmo, le 888, le Pantah et le Monstro je choisis le plus simple en optant pour le dernier.

Et puis en ville, c’est carrément bien cette petite 600, tout léger, je me croirai au guidon de mon Solex 5000 orange, douze ans plus tôt ! ;))

Lorsque je remonte enfin sur la Croix Rousse, le TRX et le 851 sont garées à côté du JBT et du 888, il ne manque plus que Pierre à l’appel.

Un pain au chocolat plus tard, ce n’est plus le cas et enfin on peut se mettre en route, non sans avoir encore passé pas mal de temps à préparer tout notre paquetage…

Il est 12h20 passées et les bi-cylindres résonnent dans la cour de la résidence.

La route choisie est simple mais pas forcément excitante : Bourg-en-bresse, Lons le Saunier, Besançon, le Thillot, St Maurice.

On va avoir droit à quelques gouttes sur la route mais rien de bien méchant, juste de quoi mouiller nos combinaisons de pluie, mais les arrêts "on met les combines" s’enchaînant avec les arrêts "on retire les combines" sont un peu gonflants… ;((

Le repas du midi sera un pur moment de bonheur… Lons le Saunier au soleil, nous avalons des sandwiches réparateurs, en regardant déambuler les jeunes filles aux galbes prometteurs.

Les motos se reposent à l’ombre et les cafés avalés nous pouvons nous remettre en route pour la dernière partie de la route, direction StMaurice et la célèbre ascension jusqu’au rouge gazon.

Montée super sympa au niveau du paysage mais la route est mortellement défoncé, surtout pour mon amorto arrière qui est un peu fatigué, et pour mon accord avant/arrière qui se la joue "je t’aime moi non plus".

Mais bon sang quand on arrive au rouge gazon (qui n’a jamais aussi bien porté son nom! ;)) on voit tout plein de belles bolognaises et on est vraiment contents d’arriver!

Le temps est pas mal du tout, y’a plein de monde en terrasse en train de siroter des bières, mais j’en dirai pas plus parce que 1600 il va dire que c’est que de la pisse de baudet … Faut dire que c’est 19h30 et que c’est ZEU APERO TIME ! ; ))

Faut quand même descendre de la moto, et là on voit plein de gens qui ont l’air détendus et heureux, bref, des Ducatistes! On met des visages sur des noms, c’est super sympa… Les plaques d’immatriculation sont autant de points de repères géographiques pour cibler les contrées d’origine de tous ces enthousiastes participants… 92, 78, 59, 28, 67, 63, 01, 38, 74 (des faux mais bon…), 69… ça vient d’un peu partout, il manque simplement quelques sudistes …

Les motos sont en majorité des 900 SS… y’a des carburées et des injectées, des rouges et des grises, même que le FE de Michel nom de diou, ce qu’il est beau ! Y’aura même un 600 SS semi caréné plus tard dans le week-end et un ami du patron du lieu avec un 900 Superlight jaune… rhââââ lovely !

Et les desmoquattro alors? Trois huit huit et un huit cinquante et un, mais c’est pas BEAU ça ?

Et que dire du fameux tout qui brille de FF avec ses disques rouges Ducati et son amorto tout neuf? Et sous la selle? Non mais vous avez vu sous la selle la trousse à outils du pro? A ce niveau là c’est même plus de la mécanique c’est de la chirurgie de précision, de l’horlogerie de haut vol… Et le Guzz de Chris? Si y’a pas du café racer sauvage là !.. Et le pire c’est qu’on pourrait en dire autant de toutes les motos qui étaient là… Bon, je parle de "motos" donc les XJ, CBR, VFR, TRX, et autres ZRX… enfin… vous voyez quoi… Manu a rien dit sur le moment mais le dimanche soir il a bien fallu qu’il aille s’entretenir avec les chiottes parce que ça passait pas les quatre bridés…

M’enfin, après les présentations et les sourires chaleureux d’accueil, il est déjà temps de passer à table... Et là, le samedi soir comme le dimanche soir ça va être de la Munsterisation totale dans tous les coins… Moi ça m’arrange, j’adore le fromage mais y’en a certains qui vont en être dégoûtés pendant quelques semaines à mon avis… Je citerai pas de nom parce que je suis bien élevé et que je fais pas de délation (non ce n’est pas sale, l’autre non plus je la fais pas d’ailleurs bande d’obsédés).

On va aussi boire du pinard, du bon rouge qui tache et tout ça dans le cadre bien sympathique du red gazon. Y’a d’autres tables de non motards pas loin des notres mais ils ont l’air coincé, d’ailleurs ils parlent de constipation alors on fait pas de social et on reste entre nous… Déjà qu’il faut nourrir les pauvres hères qui roulent en bridé… ;-))

Ce samedi soir va être très calme, tout le monde est un peu fatigué par la route et personne ne va faire d’excès même qu’un moment je vais me demander si je suis à une concentre de ducatistes ou de castor junior mais bon, le lendemain sera un autre soir ;-))

La chambre 218 sera la notre pour ces deux nuits vosgiennes, nous étant : Didier, Xavier, Serge et moi.

Les deux lits escamotables en bois pas très massif seront dépliés pour que nos pilotes de desmoquattro puissent dormir couchés et je passerai sur les bruits incommodants des susdits pilotes. Pour résumer, il faut bien dire que si les pots du 888 sont réglementaires, on ne peut pas en dire autant de ceux de son pilote. Je passerai aussi sous silence les commentaires désobligeants des deux lascars que je préfère interpréter comme étant de la jalousie primaire, et je me contente de donner ici le propre résumé de l’histoire telle que l’a écrit Xavier dans une liste de diff lyonnaise : "en fait ici, il s'agirait plutôt d'ours. pour reprendre l'histoire, ce week end nous avions une chambre avec 2 lits rabattables et 2 lits jumeaux. dans les lits des enfants, il y avait Serge et moi et dans les lits jumeaux il y avait Didier et Guilhen. Des lits rabattables, nous avions une vue plongeante sur les lits jumeaux et les voir tous les deux dedans nous a fait penser à Papa Ours et Maman Ours. quand il a fallu choisir, Guilhen nous a paru plus approprié que Didier pour représenter maman ours, vu que c'est lui qu'a des plus gros nichons que Didier. en plus, Didier scrogneugneu scrogneugneu remplit parfaitement son rôle de papa ours. de plus, quand on voulait se faire expliquer qque chose on demandait à papa ours tjs prêt à nous donner des explications sur tous les sujets et quand on voulait boire on demandait à maman ours"

Le lendemain matin, tout le monde se lève au champ du baudet qui se prend pour un coq et on se retrouve tous dans la salle de restauration pour un super chouette petit déjeuner.

Mais comme on est propre on se lave avant et d’ailleurs comme dit Serge "Je préfère me laver, on sait jamais, si on m’ammène à l’hôpital, je serai propre"…

Alors le petit déjeuner c’était vraiment super bon et notamment la confiture maison… et puis aussi tout le reste hein, c’est pas que je veux dire que le reste c’était pas bon mais la confiture "elle tapait sa mère" pour parler jeune.

Je me suis goinfré sans l’ombre d’une hésitation, je me suis rempli l’estomac sans l’aurore d’une mauvaise conscience sur les vallées de ma gourmandise s’étirant jusqu’à l’horizon des toilettes… ;-o)

Mais bon, moi au moins j’ose le dire parce que j’en connais pas mal qui se sont resservis et qui vont pas oser l’admettre… n’empêche qu’au moment de fermer les cuirs pour partir en balade, y’en avaient qui la ramenaient pas parce que ça coinçait un peu.

La balade du dimanche… Ben justement j’y viens. Le départ a été un peu laborieux et l’attente à StMaurice un peu chaotique, entre ceux qui voulaient mettre de l’essence, ceux qui non, ceux qui pas encore, ceux qui peut être… et ceux qui étaient devant ou derrière, on ne sait plus (oui oui Xavier, il s’agit bien de toi et de ton ixeuji ;))

Finalement un groupe part derrière pour attendre les retardataires, et dans ce groupe, déjà on reconnaît les bons samaritains puisqu’il y a –entre autres- Manu, Serge, Xavier et moi… l’explication du terme va se révéler quelques kilomètres plus loin lorsque nous rejoignons un autre groupe, après avoir récupéré au passage le groupe de Chris&Diplo et des papys arsouilleurs en ST2.

L’explication tient en un seul mot : "ré-gu-la-teur"… Ben ouais, Linus est en rade avec son huit huit qui a fumé la moquette. Il est tout désemparé le pauvre et déjà les experts es-mecanique se penchent sur les entrailles du desmoquattro pour étudier l’étendue des dégâts. Bien évidemment les SDF (Sans Ducati Fixe) se moquent déjà de la fiabilité des bolognaises mais bon on est au dessus de ça et on fait front en se jurant de ne plus aller bouffer dans un restaurant toy avant un mois.

Après pas mal de cogitations organisées pour prévenir ceux de devant qu’on va être "un tantinet à la bourre", Manu et DuKtine conviennent que le mieux c’est quand même de monter chercher un régulateur dans l’antre magique du DesmoShop à deux pas de Strasbourg.

Les bons samaritains qui vont aller faire l’aller retour pour chercher zeu famous régulateur vont donc quitter le groupe général, et son itinéraire amoureusement préparé par DuKtine, les cols et les routes de rêve, les tartes flambées et les liqueurs sauvages :o))

Mais on s’en fout un peu parce que nous on va voir DesmoShop, et voir ça franchement, c’est particulièrement impressionnant, et c’est à faire dans sa vie de Ducatiste, un pèlerinage unique.

Sur la route on va choper la flotte un paquet de fois et là aussi les arrêts "on met la combi"/"on enlève la combi" c’est un peu lourdingue… Mais globalement tout va bien se passer mis à part un groupe de vauriens en japoniaises qui vont nous doubler, et même nous pourrir gravement en nous défiant copieusement. Mais portés par la foi Ducatiste et le chant sacré du Desmoquattro qui nous a donné son absolution pour partir en mission sacrée, nous ne tomberons pas dans ce vil traquenard tendu par ces manants pouilleux qui vont en mixeurs sans saveur.

L’arrivée à DesmoShop saura nous récompenser de notre courage et de notre long chemin de croix… Portés par la passion les maîtres des lieux ont accumulé une expérience et un matériel de qualité qui mettrait l’eau à la bouche à n’importe quel ducatiste bien portant.

C’est bien simple, du plus petit clignotant au plus gros carbu, chez Desmo, y’a tout ce qu’il faut! Des carénages, des optiques, des capots de selle, des réservoirs, des commodos mais aussi des pièces moteurs en veux-tu en voilà, des disques de frein, tout est rangé, étiquetté, ça respire la passion à plein nez, et le proto de TT2 qui est sur sa béquille d’atelier ne dira pas le contraire!

Comme des gosses dans un magasin de jouet, Serge Xavier et moi détaillons toutes les pièces et avons du mal à nous en remettre, d’ailleurs on va repartir avec une collection de catalogues sous les bras, et l’émotion au bide.

En repartant en direction du MacDo pour nourrir nos estomacs affamés (il est alors près de 15 heures…) j’imagine déjà le JBT avec une selle monoplace comme celle du catalogue DesmoShop… rhâ lovely! :o))

Le MacDo, tout le monde s’en fout, donc j’en arrive directement au retour sur La Bresse où nous récupérons tout le monde, les motos en rang d’ognion pour une série de photos dans tous les sens.

Le régulateur salvateur est retiré de sous la selle de Xavier et les spécialistes se remettent à l’ouvrage sur le moteur du huit huit de Linus.

Pendant ce temps Serge et moi nous jouons avec nos guidons pour trouver un réglage adéquat et bientôt le moteur du huit huit ronfle à nouveau! Gros moment d’émotion pour tout le monde puis on se remet en route direction le rouge gazon. Tous en convoi entre la Bresse et StMaurice, l’ascension vers le rouge gazon va se faire tambour battant car d’après ce que j’ai pu entendre tout le monde a watté ! Pour ma part je n’avais personne en ligne de mire et les poursuivants pas immédiatement dans mes roues, j’ai donc roulé en solo mais pas calmement pour autant… Heureusement on peut voir venir les éventuelles voitures dans l’autre sens car avec les bosses qui constellent la route telles les poussées d’acnée sur le visage bouffi d’un adolescent qui s’empiffre de chamallows, c’était coton pour rester sur ses roues… Un ou deux guidonnages me rappellent que franchement y’a un souci dans mes réglages mais je coupe pas pour autant car y’a personne en face, il suffit d’élargir un peu les trajos et de laisser faire la moto… ;-))

Tout le monde arrive alors et sur place, il y a eul’Pingouin avec son fameux, son légendaire MZ 125 et TBone avec son 600 SS semi caréné qui sont arrivés en fin de journée sur place.

Xavier et le XJ sont rentrés plus tôt à cause de quelques problèmes… intestinaux… :o))

Le temps d’enfiler un jean et un pull, pour laisser le cuir se reposer dans la chambre, je rejoins tout le groupe qui en est au sacrosaint apéro. Pourtant nous n’allons pas profiter longtemps de l’apéro car les gens du gîte nous appellent déjà pour passer à table.

Qu’importe nous allons nous rattraper sur le rouge et sur le SUCCULENT repas. Encore du munster, du munster et toujours du munster, à croire qu’ici ils ne mangent rien sans munster… On va bien se goinfrer une fois de plus mais alors quel délice !

La suite de la soirée va pas être triste puisqu’une bonne partie des participants va se retrouver dans le dortoir pour gouter les bonnes petites bouteilles que les uns et les autres ont amené. Merci à eux d’ailleurs, parce que franchement c’était de la BONNE! :o))) Les photos seront d’ailleurs là pour prouver aux absents que c’était même de la TRES bonne et pour rappeler à ceux qui étaient là les effets secondaires… Le MZ de eul’pingouin s’en souvient encore je pense ;-)) Quant à Manu, sa bonne humeur (le fait de rouler en Ducati je suppose) nous a tous franchement bien amusé.

Bref, une soirée carrément excellente suivie d’une nuit réparatrice.

Le lendemain matin, c’est un Manu un brin palot que je retrouve près des petits déjeuners, mais nous autres lyonnais nous sommes apparemment les derniers ou presque, puisque déjà les parisiens chargent les motos pour rentrer sur Paname.

DuKtine se colle à la séance photo pour mettre tout ce joli monde en boite pendant que je me régale encore une fois avec cette sacrée confiture maison! :o))

Et puis après ben faut y aller aussi, dire au-revoir à tout le monde et surtout merci à DuKtine et Manu pour cette organisation tip-top.

On part à un bon groupe vers le ballon d’alsace en haut duquel nous nous scindons en petits groupes pour le retour.

C’est déjà fini, ça fiche une boule dans la gorge mais sacrebleu, c’était drôlement bien foutu ce WDA!

Le retour va se faire sans Serge, Linus, Pierre et Xavier qui vont rentrer par l’autoroute à partir de Besançon (embrayage du 851 kaput) et Didier et moi même nous rentrons par les départementales et nationales du haut jura/ jura… avec la grêle et la flotte pendant un sacré moment.

Le soir arrivée dans le garage à 20h00. Je coupe le contact et me laisse glisser de la selle. Le JBT est dégueulasse, la pluie, la grèle, les projections des routes lui donnent un air de mendiant pouilleux. Mais à bien y regarder moi je vois une moto à l’image de son proprio : un rien fripé, un peu éreinté par le week-end mais diablement heureux! Heureux d’avoir rencontré des passionnés aussi sympas, dans un cadre aussi beau, avec une organisation carrément tip-top.

Y’a rien à jeter, le WDA j’ai adoré… Et Miss JBT et moi, on reviendra! ; )))

Guilhen