On est venu, on a vu, et on a
vaincu... On a vaincu la fatigue, le froid, la pluie, les radars, la
fièvre acheteuse, les pannes, les
crevaisons, rien ne nous a résiste.
Vendredi 16h30. je quitte le taf
en cata pour finir mon porte bagage
(qui avortera) et mon sac. Le départ est prévu a 18h mais des complications de dernière minute ont bien failli me
retenir au domicile. Finalement, grâce a la sollicitude de Eve et Gilou, je
prend quand même le départ et c'est a 21h que la SL, le t88 et la MKB prennent la route qui les mènera
en bretonie du nord.
Mettant cap a l'ouest, le
couchant nous guide.
Derrière nous, les cimes de nos
montagnes s'endorment dans le noir et les étoiles alors que nos yeux profitent
du spectacle de ce dégrade de bleu virant a l'orange sur la ligne d'horizon.
Plus nous avançons, plus la ligne orange devient mince et les étoiles nous
rattrapent.
Cette nuit étoilée nous protège
de la pluie mais pas du froid qui commence a mordre a travers le cuir et la
veste. A Vienne, engourdis, nous prenons l'autoroute malgré notre aversion pour
plus de facilite et de sécurité.
Environ 100km plus loin, le
ravitaillement en carburant s'impose. Les difficultés que nous avons a nous
mouvoir nous font prendre conscience du froid. Il est 23h et on en profite pour
ravitailler également les pilotes dans ce snack ambiance route 66 avec ces
néons, ces routiers, sa musique a 2F,
ses quelques touristes, et sa serveuse sexy en plein désarroi sentimental.
Manque de bol, elle a été remplacée par sa mère et je ne peux compter que sur
mon verre de potage au légume pour me réchauffer. On repart dans le froid avec
une pensée particulière pour Pierre qui nous attend au chaud a l'hôtel. Plus
nous pénétrons dans l'intérieur des terres, plus le froid devient intense. Les
ours polaires tentent de nous happer sur le bord de la route et des esquimaux
au visage rouge fluo nous font signes tous les kilomètres.
2eme ravitaillement dans une
station irréelle, immense mais invisible de la route, sortie de nul part,
fourmillant de vie au milieu de ce désert, genre la base secrète des rebelles
sur la planète de glace dans star wars. Je descend de la MKB après avoir brise
la glace qui soudait mes gants aux tomasseli et c'est luke skywalker qui nous
accueil.
C'est a ce moment que je reprend
conscience, les ours était des bandes blanches, les esquimaux des bornes
kilométriques, et le jedi, un gars de la croix rouge qui nous avait tenu la
jambe a la station précédente. On reprend notre souffle et nous tirons le
dernier bout jusqu'a Montluçon pour rejoindre Pierre qui nous a entendu arrive.
Salut, ça va ? clac le U sur les machines et dodo, il est 2h du mat. 6h après
on tire les rideaux pour contempler un
soleil radieux qui inonde ces terres fades sans relief couvertes de givre. Petit
dej, et les twins repartent vers le nord mais a quatre maintenant. Dernier bout
d'autoroute ou 5 buveurs de bières menés par une 916 nous doublent. ils sont
encore dans notre champs de vision quand l'une d'elle s'arrête en cata sur la
B.A.U. Allez savoir pourquoi, mais a l'étonnement général c'est la 916 qui est
en rade.
A priori les roulements de roue
arrière sont partis en vacance et l'axe vexe sans est bloque. Le gars a du
faire 300m avec la roue serrée au point que le pneu s'est perce suffisamment
pour pouvoir y passer 2 doigts, spectaculaire. Ne pouvant rien pour lui, nous
les abandonnons et sortons de l'autoroute pour prendre les nationales. Rien a
dire sur toute cette partie aussi longue que ce CR, c'est plat, droit, chiant,
et le froid n'ajoute rien au plaisir de cet ennui. Nous ravitaillons en essence
a 50 m du dernier relais calmos de la FFMC mis en place pour le Mans.
Comme nous somme cordialement
inviter par une commerçante a en profiter, nous découvrons avec surprise la
convivialité des lieux et la sympathie des "animateurs". Bien cool
tout ça en fait, j'ai toujours eu un peu tendance a me foutre de leur gueule,
mais la j'avoues qu'après autant de bornes dans le froid, ça fait du bien.
Comme quoi, il faut toujours garder l'esprit ouvert, ça rend moins con. Nous
bifurquons sur Laval pour attraper la 2x2 voies qui doit nous emmener jusqu'au
bout de la terre. A 18h alors que l'on cherche a ravitaille, l'embrayoir du
bombardier lyonnais se met en grève. Il revendique un changement de joint de récepteur
immédiatement et sans conditions. Bigophone au concess de Rennes qui est en
rupture de stock. Obligation de faire +/- 100 bornes sans embrayage pour
rejoindre le prochain concess. qui consent a nous attendre. ces 100 bornes de
2x2 voies se passent sans problème avec une négociation serrée pour les 3 stops
a franchir avant d'arriver chez le concess. Pendant l'intervention, on en
profite pour zieuter les T-shirt Ducati Corse et la gamme Triumph qui nous
gratifie d'un splendide speed triple fuschia métal que même la S4 a cote elle
est belle........Beurk.
3 1/4 d'heure après, nous
entamons les derniers km, dernier ravitaillement, derniers km d'autoroute et
premiers virolos de la journée. RAAhh, malgré la fatigue ça redonne un coup de
fouet, Pierre joue le chef sioux pour décrypter le road book et nous emmène a
bon port. Des petits panneaux WDB ornes d'une petite grenouille nous guident
dans un trou d'ou nous voyons enfin la mer. De la nous parvenons enfin a
l'école de voile qui nous abritera ce WE. Nous arrivons bons derniers derrière
les tapettes lyonnaises qui nous ont devance de 30 mn. Nous débarquons, saluons
nos hotes et rassemblons nos dernières forces pour nous frayer un chemin
jusqu'a la marmite a punch, point de départ du WDBretonie.
FF-A suivre