Le voyage aller:
Samedi matin Clermont Ferrand. le temps est froid, même très froid. 10h. je
charge la Ducati Pantah 500 (1981) avec la tente, les duvets, les outils
j'installe les sacoches cavalieres, mon sac à dos avec mes fringues (pas de
rechange mais en cas de froid sibérien:-), la sacoche réservoir avec le road
book, les chaufferettes dans les chaussures, le collant, le cuir et le
pantalon de pluie sans oublier les surbottes et les surgants. Thomas avec la
Ducati 450 Scrambler de 73 se contente d'un sac à dos. démarreur, le moteur
de la Pantah fait fumer le 2 en 1. un pt'it coup de starter pour la faire
chauffer un peu, vu que c'est son premier voyage depuis 1 an et demi. Thomas
met 2/3 coups de gaz à froid sur le scrambler, starter et monte sur le kick.
hop la moto démarre dans un vacarme faisant passer le conti de la pantah
pour un pot de toyota yaris catalysé norme euros 8.
Vul'heure , qu'ona encore 130 bornes à faire et qu'on doit être au Puy à
midi on va prendre la nationale. oui mais voilà, entre Clermont et Brioude,
la nationale s'appelle A75:-) on roule à 90, le Scrambler devant et moi
chargé comme un sherpa. heureusement qu'il n'y a pas de camions, ils nous
auraient doublé aussi. 40 bornes plus tard, on prend la sortie 18 et la N102
direction brioude. il fait toujours beau mais froid. la N102 est droite
jusqu'à Brioude. après aussi d'ailleurs. tiens, un side cariste arrêté sur
le bord de la route. je m'arrête. "tu vas à Issarlès?" "ouais, j'ai perdu
mon pote dans Brioude mais il arrive". bizarre ses side caristes, y a que 2
rues dans Brioude mais respect quand même parce qu'il vient de on repart et
on roule toujours à 90. tiens, des plaques de neige dans les champs. tiens,
les champs sont tout blancs maintenant. on passe le col de je sais plus quoi
et y a que la route qui n'est pas recouverte de neige. ca meule sévère. le
scrambler roule toujours à la même vitesse et on double 3 voitures (ce sera
les seules du w-e). Thomas me fait des signes de victoire quand la 1ere est
doublée! on arrive au Puy. il fait chaud on se croirait en été. il doit
faire au moins 5°, quoi. arrêt déjeuner. on retrouve la bande qui est là
depuis 45 minutes et qui part à Issarlès. on croise quelques guzzistes
chargés, des side cars qui prennent tous la même direction que nous. arrêt
essence. 4,5 litres dans le scrambler, 6 litres pour la Pantah.

plus que 50 bornes environ. on passe par une petite départementale, puis à
Monastier ya un panneau qui indique Le lac d'Issarlès et un autre Le Béage.
direction le Béage après consultation de la carte. ca fait un détour mais ca
parait joli. La route qui monte est bordé de piquets en bois plantés dans la
neige. le chasse neige a fait des jolis murs de 50cm à 1m sur les cotés. on
arrive à 1250m. tiens, des skieurs. on prend une nouvelle départementale
blanche sur la carte mais aussi en vrai. là j'en chie un peu parce que la
pedale de frein arriere s'est dévissée (une vraie ducati cette pantah), que
ca descend avec des virages à l'ombre avec un plaque de glace à chaque
sortie et que je suis en appui sur les bracelets. enfin on arrive à
Issarlès, son lac, sa neige, ses panneaux rouges indiquant le lieu de la
concentre. on quitte la route et encore 3km de montée pour rejoindre la
ferme sur l'autre versant. dès qu'on passe sur l'autre versant, la glace
refait son apparition sur la route mais ca reste praticable sur 2 roues. on
apercoit enfin quelques tentes dans un pré tout blanc et dans le virage des
dizaines de milliers de guzzi alignées. heu. pt'et qu'il n'y en a po autant
mais vu la place que ca prend, on croirait.

L'installation au village vacances:
Certains connus sont déja là, d'autres inconnus qui ne vont pas le rester
longtemps aussi. il y a une Motosacoche de 1930 venue d'Ales, une Bsa c15,
une harley, une béhème attelée, un skidoo aussi mais je crois qu'il
appartient à la ferme. y a meme des guzzistes pas barbus. Elodie et Mathias
sont venus chacun avec un scooter depuis Paris. Christian est venu avec un
side Zeus. il me dit que c'est bien pour une famille mais que c'est sans
..., sans ..., sans... (mettez ce que vous voulez a la place des points) et
que c'est comme une bagnole avec son moteur de 206 et voilà. quand à moi, je
préfère les guzz attelées. une le mans attelée ca a de la gueule par
rapport. on va au vin chaud sous les marabouts plantés au milieu du
champ...de neige, on serre des pognes, on reboit un vin chaud, on resserre
des pognes, on parle de ducati, on reboit un vin chaud, on parle de guzzi et
finalement on va monter les tentes avant la nuit.
mode opératoire: je pique la pelle plantée vers le feu, je creuse un trou
dans le neige de la dimension de la tente en mettant la neige que j'enlève
sur les cotés. heu... y en a encore beaucoup de la neige? 40cm plus bas, je
m'arrête. on va chercher une botte de foin à la ferme d'à côté, dans la
grange ou certains vont dormir aussi, puis on met le foin dans le trou
creusé et on pose la tente dessus. avec ça vive le camping. bon la tente, on
va pas mettre les sardines parce qu'il nous faudrait des javelots pour
atteindre la terre alors on pose tout comme ca.
la pelle fait le tour du campement, le chariot de foin aussi.

la soirée:
ca y est il fait nuit, Philippe Mct qui fait la route avec Pat et JNono
n'est pas encore arrivé, de même que les parisiens qui ont dormi chez
Nanard. devant la ferme il fait -7°. je retourne aux marabouts pour
l'apéro. on boit une bière. le pack est resté en plein soleil mais on dirait
que ca sort du congèl. on parle ducati, on reboit une bière, on parle guzzi,
etc. y en a encore qui arrivent. Fred la Palourde arrive avec Alexandre,
Chelmi, Céline qui vient de Vannes (56) en Mostro et d'autres aussi.
Puis c'est au tour de Philippe et Manue sur la Yam 350 YR5. "tiens ton
cligno" est cassé. "ah oui on s'est arrêtés wattmille fois pour ennuis
mecaniques sur la zundapp de JNono et un moment j'ai pas enlevé la béquille
en repartant et zip le pingouin". et hop, un pantalon déchiré de plus pour
Manue. ils ont mis 4 heurs pour faire 150km.
l'heure de la bouffe: on fait la queue devant une marmite géante de soupe au
pistou améliorée. puis on s'assoit sous le marabout. pinard, 2e tournée de
soupe, fromage, pinard. on parle de motos. et aussi des pieds qui sont dans
la neige. y a beau avoir un toit, des murs en toile, des tables et des bancs
en bois, on a les pieds dans la neige. au bout de 2 heures sans bouger, on
décide d'aller prendre le dessert debout et de sortir du marabout. damned,
la burle s'est levée et la lune et les étoiles disparaissent. on est dans
les nuages et le givre commence a tomber, bien aidé pour cela par Pat qui
commence la cérémonie des sucres verts. en avril passé en auvergne ,
Francesco avait pris la petite cuillere, mais là, le Pat il a pris une
louche. de plus, il a mis un tuyau de poele sur la courge pour protéger ses
oreilles. Laurent met un genou à terre et pousse un cri à déclencher une
avalanche après avoir croqué le sucre. Thomas a la même sensation que s'il
avait roulé une pelle à un alien. Eric se tient la tête à 2 mains pour
éviter de recracher tout ca. mais le bougre ira en reprendre plus tard quand
même. il finira en guzzi, lui.
finalement le froid reprend le dessus et tout le monde va se coucher. quel
bonheur de quitter le surpantalon, le cuir, les chaussures dans la neige.
tiens, le produit des lentilles a gelé dans l'étui. damned, dans le duvet
avec un sursac en polaire, ca caille grave. en plus je suis du coté du vent.
bon tant pis de toutes façons, le matin au lever, j'ai pas l'impression
d'avoir dormitellement ca fait longtemps que je suis réveillé.

le retour:
un pt'it déj d'enfer dans la ferme devant la cheminée, on range la tente. on
charge les motos. certains repartent déjà. le démarreur de la pantah a gelé.
un petit coup de poussette et elle démarre. le scrambler démarre au...1er
coup de kick sous les yeux ébahis de tout le monde. il fait toujours -7°C.
direction le Béage. on vise les graviers pour avoir de l'adhérence. Thomas
prend appui sur un mur de neige dans un droite. il a voulu rétrograder mais
il ne savait plus que les vitesses sur le scrambler , c'est à droite avec la
1ere en haut. on fait 30km en 1heure. la Pantah part à gauche, ensuite à
droite, et tout ca en ligne droite. mais dans tout les bouts droits à
l'ombre ca le fait. une photo souvenir et on trace la route. ouf, en
arrivant au Puy, on retrouve un paysage sans neige. on déjeune, chacun fait
le pelin de chaufferettes et ceux qui rentrent direct à Pairs nous laisse.
sauf que maintenant, la neige, elle tombe. on prend la même route pour
revenir, et la neige nous accompagnera jusqu'à Clermont. toujours à 90kmh,
je dépanne le side zeus avec mes outils et mes rilsans, arrêté au bord de la
route accélérateur bloqué, puis on continue. on arrive à Clermont à
16heures. le scrambler et la pantah ont très bien marché.
j'ai plus qu'à nettoyer les motos et vérifier les écrous qui manquent.

merci aux courageux Eric, Casimir et Michel, qui ont monté toute cette
installation au milieu de nulle part pour les 103 inscrits.

@+
X-)
http://ryuv11.free.fr/photos/issarles03/page_01.htm