Un petit moment de solitude.

Ce matin, je décide de prendre la moto pour aller bosser et en profiter pour
prendre un raccourci de 200 km pour rentrer à la maison ce soir.

17h20, de la salle de réunion où je me trouve, j'entend la pluie et la
grêle. Arghhh, pourvu que ça ne continue pas et que ce soit juste une
averse.

17h45, le soleil est revenu, je décolle direction les monts du lyonnais :
Vaugneray, Yzeron, Duerne.

A la sortie de Duerne, quelque gouttes de pluie commence à tomber. Et
évidemment, la moto étant encore en configuration piste depuis Issoire, pas
de pantalon de pluie sous la selle et encore moins de veste de pluie. De
toute façon, je n'ai pas envie de rebrousser chemin, j'ai envie de rouler et
puis en plus, il faut que je trouve une station, je viens de passer en
réserve. Donc, la meilleure option est de pousser jusqu'à Ste Foy l'
Argentière.

La pluie redouble, je baisse le rythme (euh, de toute façon, il n'était pas
bien haut ;-) )

D'ailleurs, ce n'est même plus de la pluie, mais plutôt de la grêle. Même
que ça fait mal, d'ailleurs.

Bon, c'est le déluge, un mélange de pluie et de grêle. Je ne vois quasiment
plus rien. En plus, les éclairs sont proches et je suis en sous-bois. Je
voudrais bien me mettre à l'abris mais il paraît que sous un arbre par temps
d'orage, c'est pas une bonne idée. Tant qu'à faire, autant continuer à
rouler tant bien que mal, tant que je roule, c'est le pneu qui fait le
contact au sol. Sauf qu'au bout d'un moment, je n'y voit plus rien, entre la
pluie, la grêle et la buée dans le casque, je suis bien obligée de m'
arrêter. Le moment de solitude, c'est à ce moment là, je ne vois plus rien,
je sis trempée, je roule à 10 km/h et les éclairs sont très proches, la
route commence à blanchir, les grêlons sont quand même d'une taille
respectable (une grosse bille), en fait, je dois bien l'avouer, à ce moment
là, je ne suis pas très rassurée. Je trouve un parking un peu en retrait de
la route et je m'arrête le temps de nettoyer un peu la visière. A ce moment
là, une kangoo arrive en face, sympa, le gars s'arrête pour me demander si
ça va. Sympa, tout n'est pas perdu, il y a encore des gentils
totomobilistes.

Je reprends la route, de toute façon, ça commence à se calmer. En plus, j'
arrive à Ste Foy. Bon, je suis le panneau avec écrit Lyon en gros et en
vert, s'il y a une station, elle devrait être dans cette direction. Bingo,
en plus, elle est encore ouverte et il y a même du SP95. Que demande le
peuple ? Bavardage 5' minutes avec la tenancière et son mari, très
sympathique tous les deux. Et je reprends ma route vers Lyon par la grande
route (oui, je sais, je suis une lopette).

Et évidement, ce qui devait se passer arriva, je suis retombée dans l'orage.
Mais en pire !! Si si, c'est possible. Cette fois ci, j'ai dû m'arrêter
parce que les grêlons me faisait super mal aux doigts, ils était encore plus
gros que tout à l'heure. D'ailleurs même les voitures que je suivais (à
bonne distance) commençaient à franchement ralentir, voire même à s'arrêter.
Par chance, j'arrive en agglomération et je me gare le long d'une maison. Je
reste sur la moto mais je me recroqueville pour éviter les grêlons. Un
habitant de la maison vient même me proposer de me mettre à l'abris. De
toute façon, je suis déjà trempée comme une soupe et la grêle commence à
baisser d'intensité. Je décline donc poliment l'invitation, non sans le
remercier pour la proposition. J'attends que la grêle se transforme en pluie
et que le route n'ai plus de grêlons. Et c'est reparti. A la sortie du
village, c'est impressionnant, la route est encore toute blanche, je m'
empresse de rouler dans les traces de pneus des voitures, là ou ça glisse
moins. Par contre, le sol est aussi jonché d'une charpie de feuilles et de
branches cassées. J'ai même croisé une voiture (devant être blanche à la
base) qui était verte tellement il y avait de feuille hachée dessus.
Impressionnant.

Bon, les éléments se calme peu à peu, la route devient un peu plus
praticable, je recommence à rouler normalement.

J'aurais même une belle récompense pour avoir affronté les éléments de la
sorte, un peu plus loin, un superbe arc en ciel qui forme un véritable demi
cercle, superbe, je crois que je n'en avais jamais vu d'aussi beau, je suis
même passée dessous J

J'ai finalement regagnée mes pénates sans encombres, juste que quand j'ai
enlevé le pantalon de cuir, j'ai eut la surprise de voir que le noir du
pantalon avait décoloré sur mes jambes !!! Et que ce n'est pas parti
facilement.

En tout cas, c'est ce genre de moment qui fait les plus grands souvenirs à
moto.
Comme la tempête de neige en Andorre ou ma première ballade en groupe :
Paris-Angers sous la flotte début décembre avec un SV sur un cylindre ;-)

C'était Kris et Tweety, au cour de la tourmente J