CCC : Crocomby en Couples Côniques

 

Hier soir, 18 h 30 : Xav arrive en bas de mon bureau sur sa belle SS

couples côniques rouge. On galère pour sortir de Lyon et on se pose chez

Jean-Marc qui nou s offre une petite mousse. Au moment de repartir, Xav

me propose de prendre l’ancêtre : « OK, mais démarre-là d’abord » Pas

fou, je les connais ces motos des années 70 et je me rappelle le nombre

de fois où je suis arrivé en retard au collège parce que la Norton de

mon père refusait absolument de démarrer, après des séances de kickage d

’anthologie ! Xav s’escrime sur sa belle, de temps n temps les DellOrto

recrachent un nuage d’essence vaporisée. Au bout de 5 mn Xav est devenu

un peu rouge :-)) et me passe le relais. Tiens, y a moins de compression

que sur une Commando. Au deuxième coup de kick, BRRROOOOOOAAAAAAAAP !

‘tain, quel son.

 

Je me pose sur l’engin : ça paraît plus long et plus fin qu’une SS

courroies, mais pas bien plus léger. Les commandes tombent bien, la

position est plutôt couchée mais pas désagréable du tout, les commandes

sont assez douces : embrayage ferme mais très progressif, poignée des

gaz pas dure (je garde le souvenir des commandes de la Pantah de Doc

Paul que j’avais essayée dans Paris ), un vrai pullman quoi :-))

 

On attaque la route de Crocomby, cette route que je connais absolument

par coeur, mon Tourist Trophy à moi. J’enroule gentiment, histoire de

bien prendre en mains et de vraiment sentir cette moto. C’est très

différent d’une SS moderne par certains aspects : d’abord, la moto

refuse de tourner, et pour la mettre en virage il faut appuyer comme un

fou sur le repose-pieds intérieur et basculer tout le corps, en restant

en ligne sur la selle : on ne déhanche pas sur une classique, non mais !

Une fois qu’on a compris le mode d’emploi, les courbes rapides sont un

régal : ça pourrait je pense passer aussi vite qu’avec une SS moderne,

mais j’ai gardé une grosse marge parce que je ne sentais pas bien les

pneus : des pneus tout étroits et en bakélite, pour un habitué des D207

ça change. Le freinage aussi surprend, c’est un freinage à l’ancienne :

ça frein moins devant (deux petits disques fonte) mais bien plus

derrière. Du coup au final ça ralentit vraiment bien.

 

En revanche, le moteur est très proche d’une SS courroies carbu : ça

pousse fort, peut-être même un poil plus fort entre 3000 et 4000 tours.

Je n’ai pas dépassé 6500 tours, parce que sur cette route ça ne sert à

rien, mais la poussée qu’on ressent de 3000 à 6500, avec le son des

échappements et le bruit d’aspiration des cornets des DellOrto, c’est un

régal. La moto de Xav est très très bien réglée en carburation : le

ralenti est impeccable, elle n’engorge pas à bas régime et ne pète pas à

la coupure des gaz, ca se pilote comme une VFR :-)))).

 

Bref, je n’ai pas vu passer le temps sur les 40 km entre Civrieux et

Crocomby, ce fut du pur bonheur. On a enquillé les grandes courbes, les

bouts droits, les petits virolos du col du Pilon, on enroulair rapide à

110 – 140, l epied total.

 

Arrivés à Crocomby on s’est repris une mousse, puis on s’est fait un

petit dîner tranquille avec Anne Sophie, pendant que les gosses s’

endormaient. Ppuis Xav est redescendu sur Lyon où il avait un RV à 22 h

30. Je suis resté sur le perron de la maison, à écouter le son de la 900

CC s’éloigner dans la campagne, avec le soir qui tombait, c’était beau.

 

Ce matin je suis reparti de Crocomby sur ma SS « moderne », il n’y avait

personne sur la route et j’ai envoyé grave de grave, au point de battre

mon record.

 

Je sais maintenant qu’un jour, pas si lointain, j’aurai une SS à couples

côniques. Encore merci à toi, Xav, pour ce moment magique.

 

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Pierre