Ma concentre chez les purs et durs… enfin, chez des mecs bien cool

quoi …

 

Bon alors, le rendez vous était donné dès le jeudi soir au

traditionnel rendez-vous hebdomadaire de la brasserie des Célestings

(y'avait longtemps que j'avions point fait de la réclame ;))

Là, Xavier nous donnait rendez-vous du côté de Bourgoin pour

récupérer les Ducati Old's Time. Francesco riait dans sa barbe en

engloutissant des hectolitres de bière blanche, après avoir passé la

nuit précédente à refaire le circuit électrique de sa Guzzi rat's

qu'il a achetée 150$ à un vétéran du viet-nâm il y a 11 ans à San-

Francisco un soir de noël. Ils sont congs ces Guzzistes ;))

On se file rendez-vous avec le Grand et le Cracoucas le samedi à

13h30 et hop !

 

Samedi, 13h30.

Je suis au garage, en selle sur la JBT, attendant notre ami le

roumain. Alex arrive à 13h30-35, sur son mulet chargé comme au bong

vieux temps de l'Africa Corps. C'est lui qui transporte la tente,

faut dire que cette nuit on va ronfler de concert car il pue des

pieds et que j'ai pas d'odorat.

A 13h45 arrêt à la station pour remplir les réservoirs affamés de nos

belles italiennes. Comme je suis un mec prévoyant j'appelle l'ogre en

rat's.

- Francesco c'est Guilhengos, on arrive, on fait le pleing

- Mouais, t'as de la chance j'allais m'casser

- Dans cinq minutes on est là

- Bon okay, je vous attend

 

Déjà il fait son blasé le Guzziste, il a déjà de quoi alimenter ses

critiques de mauvaise foi caractérisée envers les cousins ducatistes…

Va falloir filer droit sinon on va se faire jeter ;o)

 

Aux alentours de 13h55 arrivée au point de rencard. Francesco comate

sur un banc public auprès de sa blonde : une splendide Moto Guzzi

ratifiée par le traité de Mandello (elle était facile). Chargée de

ses sacoches bouffée par les rats, la Guzzi s'ébroue dans un vacarme

pétaradant et on part direction la nationale et Bourgoin Jallieu.

 

Bourgoin Jallieu, terre de rugby (je pouffe :o)) et de Xavier.

Serge nous accueille avec sa bonne humeur légendaire, sa volvo break

garée sur le peu de pelouse qu'il n'a pas encore fumée :o)) Xavier

s'occupe de remonter sa 900S2 car en l'état actuel des choses, c'est

à dire dépourvue de ses roues, il est certain qu'elle va rouler

beaucoup moins bieng.

Pendant que Serge finit de peaufiner la nouvelle déco de la S2

anciennement rouge et désormais parée des magnifiques couleurs de

l'époque noir et or, je fais le plein de la 500 Pantah que je vais

chevaucher.

Alex lui, ne fait rien, enfin, si, il fume une clope et boit une

bière.

 

Xavier fait un aller retour express pour récupérer les roues de sa

900 et ils remontent tout ça sous les yeux coléreux de Francesco qui

fait que les engueuler parce qu'ils font pas bien les choses ( ils

sont congs ces Guzzistes ! ;))

Une fois la 900SS remontée nickel chrome, on boit une binouze parce

que franchement c'est carrément trop beau une moto pareille.

Francesco n'est pas d'accord mais il boit une binouze quand même.

Ensuite il faut s'attaquer à un autre problème concernant le freinage

d'une moto qu'on a prêtée à Xavier pour le week-end, et qui n'est

autre qu'une 750S (les incultes motocyclistes peuvent se référer au

superbe site http://jbt900.free.fr pour se cultiver un poil ;)) jaune

de 1973, une pure merveille, avec les carters ronds qui vont bieng…

Le problème ou plutôt le petit hic c'est que cette diva n'a pas

tourné depuis deux ans.

 

Après quelques petites améliorations/retouches apportées en matinée

à la belle par Xavier au garage de Landos, il faut s'atteler à un autre

problème qui a son importance : la moto n'a pas de frein à l'avant.

Serge et sa dégaine inimitable enfourche la 750 pour aller tester le

système, avec son casque Barry Sheene répliqua sur le chef et son

coup de gaz imperturbable.

Lorsqu'il revient, il doit avouer que c'est pas du tout roulable mais

alors que le moteur pousse et que ça part comme une flèche. Il faut

le voir raconter ses impressions à grand renforts de "broooaaaaaaaaa,

broooaaaaaaaaaa" et autres "brooooaaaapppp"…

Après quelques essais de démontage de l'étrier, on décide la mort

dans l'âme de laisser la 750S sur Bourgoin et de prendre la 851 SP2.

Mais comme le fait remarquer Xavier, on n'a pas besoin de frein pour

suivre Francesco vu la vitesse à laquelle roule l'étron de sa Guzzi

qui dans une autre vie aurait connu l'ère préhistorique des

tractopelles agricoles.

 

Serge prend la SP2, se rappelant au bon souvenir du démon

Desmoquattro, Xavier sur la SS et ma pomme sur la Panpan toujours

vaillante qui a reçu un réglage de carburation au poil. Je laisse la

JBT sous une bâche pour la nuit…

On répartit les tentes et les sacs des uns et des autres sur les

mulets que sont les Guzzi et SS de Francesco et d'Alex. Ce dernier

nous fait bieng rigoler en demandant qu'on lui prête des "shadow"

pour fixer ses bagages.

Sacré Alex !

 

Allez, on se met enfin en route même si après quelques kilomètres la

SS à couple donne quelques signes d'inquiétude en pétaradant, elle

tourne sur un cylindre, ça fait un sale bruit et ça fait pas rire

Francesco qui se fout bien de sa gueule quand on arrive chez EMP à

Aoste (ils sont congs ces Guzzistes ;))

Petite intervention sur la SS et pendant ce temps avec Alex et Serge

on va acheter des clopes et regarder la mariée qui se passe la corde

au cou.

 

Et c'est reparti !

Serge profite d'une belle route pleine de virages à Ducati pour

envoyer la gouache et faire parler la poudre du SP2 avec son style

copyrighté « les genoux écartés, les poils des mollets frémissants

et le nez dans la bulle ».

Les gorges de la Balme, c'est toujours aussi beau. On se pose un

moment pour attendre Alex et un peu plus loing derrière le rat's

pétaradant de plus belle de Francesco. On n'a toutefois pas le temps

de pisser un coup et on repart pour attaquer la montée vers le tunnel

du chat. Mais soudain, dans un gauche, alors que je roule à soixante

kilomètres heure royalement, la roue arrière en a marre et décide

d'aller voir devant ce qu'il se passe.

Et fizzzzz la Pantah ! Que le sol est dur !

Les secondes passent, on dirait que ça dure l'éternité et ça fait

pleing d'étincelles à côté de mon casque, j `ai le temps de me

dire "Et merde, là j'm'y suis mis !"

Enfin, la glissade s'arrête. J'attends une seconde ou deux, la main

coincée par le guidon de la moto, impossible de me dégager. Serge

vient m'aider puis Xavier file un coup de main pour relever la moto.

Les dégâts sont là mais ça aurait pu être pire. Un peu de peinture

envolée à l'arrière, une bosse sur le pot, un rétro explosé et une

tête de fourche qui louche. Mon falzard est troué, ma veste idem et

y'a de la terre partout.

Alex part chercher Francesco et quand il revient, il me demande si ça

va au moins dix huit fois et je fume une clope pour me remettre.

Derrière une clôture y'a deux bergers allemands qui aboient comme si

on s'était arrêté pour piquer des trucs chez leurs maîtres. Ils sont

cons ces chiengs, pire que des Guzzistes ! ;-))

 

Deux guzzistes passent devant nous puis font demi tour et reviennent.

Ils s'arrêtent d'ailleurs, ce sont des suisses… Ils nous filent des

tracts pour un bouge à Montreux, ils ont même pas vu que je m'étais

viandé.

 

Allez, on respire un coup et on repart ! Montée vers le tunnel du

chat avec mille précautions, y'a du gasoil partout et des panneaux

cette fois-ci…

A la sortie du tunnel du chat, Francesco fait le malin en enfonçant

le bouton de son klaxon de semi remorque et on bascule au dessus du

lac du Bourget, toujours aussi beau ce coin.

 

On suit la route bien sagement jusqu'à Aix les Bains et là on

s'arrête devant la gare parce que le câble d'embrayage du SS à couple

donne des signes de faiblesse. Petite réparation rapide de Xavier le

temps de fumer une clope tandis que des gouttes commencent à tomber.

Le ciel fait la gueule et les nuages ressemblent à Francesco un

lendemain de concentre : comateux et sombres ;-))

 

Direction Grésy sur Aix, on crapahute sur un petit chemin jusqu'au

pied du Revard où se passe la concentre.

Quand on arrive, y'a déjà Marco avec sa Pantah 650, et ses potes en

Imola (arglllll). Y'a deux Norton 850 Commando, deux BSA, deux 750

F1 un scrambler 250 qui semble être sorti de l'usine hier, des Guzzi

Le Mans et des Guzzi California que Francesco trouve magnifiques (ils

sont Congs ces Guzzistes ! ;))

On pose nos motos sur des cales en bois parce que le champ est un peu

gadoue puis on défait les affaires pour monter les tentes.

 

Ensuite on va boire une binouze pour nous remettre en déambulant au

milieu des tentes et de la cinquantaine de motos déjà là. Réné Guilli

est là avec sa Varadéro qui pourrit Marco, y'a un gars avec la DB4 de

sa femme (sa SB8 perso à moteur jaune aurait fait tâche ;)) Et puis

y'a Joan de la liste Ducat qui est venu de Zurich avec Madame Joan et

Madame 900 MHR (re argllll, je parle de la moto bien sûr)

Un peu plus tard y'a le père noël qui arrive sur une Norton GuzzKuhn,

le gars a moins de ventre que OliveBM mais plus de barbe puisqu'elle

dépasse de son intégral comme une écharpe.

 

Après on discute toute la soirée et on s'en met plein la panse pour

pas cher du tout sous un auvent style country même si la sono passera

du Pogues dans la nuit et que Alex confondra avec de la musique

country… pfff, des fois il est tellement cong cet Alex qu'il pourrait

rouler en Guzzi ! ;))

 

Tournée de produits locaux, divers et variés : mirabelle, poire … ;-

)) Ca décoince les entournures !

A 01h30 du mat j'ai sommeil je vais dormir et Alex aussi parce qu'il

a peur que s'il ne vienne plus tard mes ronflements de maman ours ne

l'empêchent de s'endormir.

En fait c'est Francesco qui va s'en charger puisqu'il va beugler

jusqu'à 5 heures en criant que les ducatistes sont tous couchés avec

les poules.

N'empêche que le lendemain à 08h30 nous on est debout, on profite du

petit déj pendant que Francesco cuve ses excès de perrier tranche.

 

Le dimanche y'a d'autres motos du coing qui viennent voir pendant que

les deux moutons du méchoui se préparent sous l'œil interrogateur

d'un chien cabochard aux yeux de cocaïnomane. Pendant que je m'enfile

une tartine de confiture maison je vais voir de plus près les belles

bêtes… Y'a une Gilera Saturno, une SantaMonica (re arglllllllll), une

V11 Le Mans en rodage, plus quelques curiosités anecdotiques.

 

Y'a des Guzzistes en train de boire de la bière même qu'on se demande

comment il font pour pas s'en renverser sur leurs barbes.

Ensuite Bernard l'heureux organisateur et propriétaire d'une 900SS

couple conique fait craquer une splendide SS coursifiée pour

l'Afamac. Le spectacle est grandiose, le bicylindre ronfle et dégage

sa mélodie envoûtante qui s'amplifie dans la vallée et remonte vers

le Revard. Ca réveille Alex, enfin, qui nous rejoint en nous

disant : « Oh, il a démarré la SS coursifiée ???? »

 

Pierre arrive de Lyon avec la 900 SS . Et c'est le départ de la

ballade : bon là on a merdé. Serge ravitaille le 851 et moi j'ai un

souci pour démarrer la Pantah (faux contact du coupe circuit ?) si

bien qu'on se retrouve à trois couillons Xavier, Alex et moi, sans le

reste de la meute (et ça faisait des dizaines de bécanes).

On se paume collectivement puis individuellement et finalement je

récupère Alex et on rentre au camp pour retrouver ceux qui préparent

la bouffe.

 

Francesco se réveille enfin ! Il a la tête dans le pâté, il dit qu'il

faut jamais réveiller un mec qui dort et puis il dit qu'il a mal aux

cheveux. Allez, le repas est servi ! Miam miam ce qu'on se met dans

le cornet là aussi !

Le mouton c'est bon mais le pinard est toujours un peu piqué et comme

nous on est bien élevés on dit rien, on en boit pas. Mais Marco la

ramène et on lui dit que c'est pas le Club Med ici. Francesco aurait

bien protesté aussi mais comme il a la gueule de bois il dit rien.

 

Entre le fromage et le dessert on va regarder les motos encore une

fois et on commente les modifications et autres transformations

apportées aux modèles.

Puis on plie les tentes car il est déjà 15h30 et on lève le camp en

disant au-revoir à tout le monde. Marco est les Imola sont déjà

partis une demi heure avant.

Alex a bien entendu besoin de faire le pleing et Francesco met gaz

(c'est un bien grand mot pour son rat's) car il veut rentrer tôt pour

pas rater Derrick à la télé (ils sont congs ces Guzzistes! ;-))

Je suis derrière Serge sur la SS à couple qui envoie les gaz dans la

montée vers le tunnel du chat, c'est marrant à voir, on sent que le

bougre apprécie la dame.

 

Bourgoin Jallieu, on se retrouve à notre point de rendez vous pour la

pause et les binouzes bien méritées.

On reprend nos esprits en retraçant nos souvenirs et on aide Xavier à

charger la 750S et la SS à couple sur la remorque direction Lyon.

On échange des témoignages de bourres et de gamelles et on se marre

grâce à Michael Jackson et à Serge qui imite le son de la SS à couple

et qui veut en acheter une tellement ça lui a plu.

Serge repart dans sa volvo break longue comme un jour sans paing et

avec Alex on repart au soleil couchant sur nos SS à courroies

respectives. En reprenant ma JBT j'ai besoin d'un petit kilomètre

pour retrouver mes marques après ces deux jours sur la PanPan mais

y'a pas à dire, je vais me faire plaisir sur les petites routes

jusqu'à l'autocroûte… Quelle moto cette SS à courroie quand même !

C'est vraiment la moto idéale.

 

Ensuite ben on remonte les files de bouchons à l'entrée de Lyon et

retour sage à la maisong avec le ciel orangée-rose sur l'horizon,

c'était magnifique.

Petite soirée au calme pour faire le bilan sur mes vêtements

esquintés par mon son et lumières de la veille et puis grosse envie

de remettre ça bientôt.

 

Guilhen

PS : désolé Francesco, mais j'ai mis des smiley heing?