'lut la meute,
J'vais prévenu dans la balise :
c'est long, très long, hyper long ...
Le week-end du premier novembre,
la liste Transalp se réunissait pour la
7ème fois.
Pour ce millésime, c'est la
Lozère qui nous a accueillis.
Je passe sur les retrouvailles
du mercredi avec Pôpa à la Clayette et
nos ébats dans le Beaujolais et
les Monts du Lyonnais.
Vendredi, 14:30, je sors enfin
du taf'.
Pas de surexcitation comme à
l'accoutumée lors des précédentes
rencontres, juste un bien-être
profond difficile à expliquer.
Passage à la maison, miss K est
fin prête reste à arrimer les bagages et
faire les dernières vérifs sur
le Trans@t.
Chaine tendue au poil, graissée
de la veille, les plaquettes avant sont
neuves, ainsi que le pneu ( un
D604 que je teste ), à l'arrière c'est
encore bon pour le service.
Niveau d'huile ok, juste eu à en
rajouter un verre après la virée avec
les tarés Ducatiste de la
dernière fois.
La trousse à outils est
complétée, les valises et le top-case clipsés,
la tente-aucazou ficelée sur le top,
la carte glissée dans le Bagster :
check liste validée.
J'ai même pas pris la peine de
détailler l'itinéraire, Bak' a dit : ça
fait 250 bornes, le plus simple
: St Etienne / Le Puy / Langogne, le Luc
est 15 bornes au sud.
16:00, décollage du vol Trans@t.
Rien de bien excitant jusqu'à St
Etienne sauf que ça pince quand
même un peu.
Direction le Puy. Les grandes
courbes de la nationale sont avalées à un
bon rythme, le Trans@t se
dandine bien un peu sur l'angle avec le poids
mais ça reste sain et avec mon
bô guidon d'or je maintiens les trajos de
façon royale :)
Arrêt ravitaillement, le patron
nous propose un café qui nous fait le
plus grand bien.
Miss K applique la recette de
Dame-Jo : ses deux mains bien à l'abri
derrière mes fesses :)
On aborde la descente sur le
Puy. J'aperçois dans mon rétro le phare
d'une routière ( GSXF ou
assimilé ). On dévale les grandes courbes sans
toucher à rien, on se croirait
dans un jeu vidéo :) Le type derrière
doit se marrer en voyant le cul
du Trans@t se dandiner et les valoches
qui doivent pas être loin de
frotter pasque il reste sagement derrière
( meunan je prenais pas toute la
largeur des 2 voies :))
En bas un long bout droit et le
gars finit par nous laisser sur place.
Traversée du Puy difficile, pas
mal d'embouteillages et la nuit est
tombée. Ça se réchauffe pas !
Au dernier feu, à la lumière du
réverbère je jette un coup d'oeil sur la
carte et un nom anachronique
accroche mon regard : Costaros. C'est un
peu avant Langogne, on y est pas
encore ...
Gaz.
La route devient plus sinueuse
et la vitesse moindre fait qu'on supporte
mieux le froid.
Aucune idée du temps qu'il nous
reste avant d'arriver.
A la sortie d'un patelin, le halo
du dernier réverbère traversé, le trou
noir devant tarde à se dissiper
: grmffffff ! Mon ampoule de code vient
de claquer ! :((
Bon ba faudra ajouter ça à la
trousse de secours pasque bien évidemment
: j'en ai pas d'autres !
Pourtant déjà au retour de la NC il m'était
arrivé la même chose à Grenoble
et j'avais fini l'oeil rivé sur le feu
arrière de la Baleine. J'espère
que le filament de plein phare nous
permettra d'aller jusqu'à la
prochaine station-service ...
Du coin de l'oeil j'aperçois un
panneau " Langogne 40 kms ", tiens ? Il
y aurait-il plusieurs Langogne
ou alors j'ai mal compris ce que m'avait
dit le mètre ?
'fin bon, c'est pas le soucis
principal du moment.
Au bout d'une longue ligne
droite où j'inflige mon projecteur aux
quelques bagoles qu'on croise
une enseigne blafarde brille faiblement.
C'est bien un garage /
station-service. Bien glauque l'endroit
d'ailleurs.
J'ai l'impression d'entrer
directement dans l'appartement, un vieux
bureau en bois sert de guichet
et au mur accrochés à des clous quelques
articles pendouillent. Il reste
deux ampoules. Pas plus. Les emballages
ont dû être transparents mais il
y de ça une dizaine d'années sans doute
:) Je prends celui qui n'est pas
défoncé.
60 balles quand même.
Miss K trépigne dehors, tout engourdie.
Enfilage de la combi histoire de
couper le vent qui cingle, on
doit être sur un plateau. Je jette un oeil
sur la carte à la lueur de la
frontale : on est en fait déjà à ce fameux
Costaros et il reste bien à
peine 30 bornes !!!
Cool :) Pas envie de démonter
tout le tête de fourche pour changer
l'ampoule là tout de suite. On
essayera de trouver un endroit abrité et
mieux éclairé.
On se rééquipe et c'est reparti.
Langogne déjà. Le phare tient
bon la carte le confirme : il reste 15
bornes. Depuis ce matin je
fredonne le même air de Brassens, un truc qui
parle de méduse et de trous dans
l'eau qui se referment jamais,
j'entends déjà le rire énorme de
Pôpa, les grognements de Seb, les "
vala-vala-vala " du mètre :
gaz.
La route ondule gentiment, les
croisements sont brefs et on n'essuie
plus d'appels de phare comme
dans les lignes droites là-haut sur le
plateau.
Je me dis d'ailleurs qu'elle doit
être sympa de jour cette portion. On
aura l'occasion de vérifier mais
pour l'heure je sens miss K moins
concentrée, doit être morte de
froid derrière.
Le Luc enfin !!!
Aucune idée d'où se trouve le
gîte mais un troupeau de Transalps ça doit
pas passer inaperçu dans un
hameau comme celui-là.
D'ailleurs voilà 4 motos en
contrebas dans une espèce de cour.
Une Africa RD04, une Transalp 96
rouge, une bourgeoise grise et un
Freewind.
Ça doit être Franck, la rouge je
vois pas, Marc et son papa.
Aucune lumière dans le bâtiment
par contre. Je sais qu'il y'a un second
gîte au Luc de réservé, doit pas
être loin et ils ont dû ya aller à
pied. On redémarre et on
continue dans la rue déserte et sombre. Arrivés
au bout du bled, aucune trace du
reste du troupeau.
'med.
Bon, on retourne aux 4 bécanes.
Je dégaine le portable et tente
de trouver un réseau pendant que Karine
patrouille aux alentours.
Les doigts engourdis sur le
clavier dérapent encore quand Karine me
lance : " ayé ! je les ai
trouvés ! Juste là en dessous :) "
Un petit chemin barré par un
portillon descend le long de la batisse et
en vrac en bas dans une seconde
cour on trouve entassé le troupeau des
belles.
J'y reconnais immédiatement l'@
de Sebouille, celle de Didier, la
Baleine, le Transalp de Bak' (
tiens, il a pas pris l'@ ? ), celui
d'Yves, celui du Pervers, celui
de Jeep avec sa belle selle.
On s'approche de la fenêtre et
là c'est un vrai moment de bonheur.
Pendant quelques secondes, le
bout du nez gelé collé au carreau on
savoure cet instant.
A l'intérieur ils sont tous là
en train de prendre l'apéro, la cheminée
crépite dans un coin on entend
les rires et les éclats de voix, on n'a
plus froid du tout :)
Je tapote le carreau et on
entre.
De tous les coins de la pièce surgit
un son qui te rappelle d'un coup
pourquoi que tu t'es gelé les
c...... pendant 3 heures :
"
Aaaaaaahaaaaaaaaaaaaaa ! Les voilà enfin ! "
A peine le temps de serrer les
pognes de taper les bises, de réperer les
nouvelles têtes ( Marc, ses
parents, Michel et Paule ) de quitter nos
blousons qu'on se retrouve
d'autorité attablés. Mes lunettes sont encore
couvertes de buée qu'Yves me
fait déjà passer des tranches de
sauciflard, nos verres sont
pleins : ayé ! On est arrivés ! :)
La T.R.A.I.L, Transalpie République
Anarchique Itinérante et Libertaire
(© Sebouille ) a planté pour
cette fois sa maison bleue au coeur de la
Lozère, on y est et on y est
fichtrement bien ! :))
Je ressors chercher la bouffe
dans le top-case et je vois arriver une
Bourgeoise bleue casquée de
Orange : c'est Alain qui rentre du second
gîte, JP arrive peu après.
Ils en sont encore à se vanner
sur la balade qu'ils ont fait
aujourd'hui, c'est JP qui
ramasse. Cette mauvaise foi motarde, je m'en
lasserais jamais :)))
Clin d'oeil échangé au-dessus de
la table avec Pôpa et Seb et je ressors
chercher un truc qu'on prépare
depuis un moment : c'était l'anniversaire
du mètre et on ne lui a toujours
pas donné son cadeau. Incrédule Bakoko
dépouille l'enveloppe aux
couleurs Honda et en sort le Tee-shirt "
Bakoko 74 " couleurs HRC et
le caleçon assorti. Séance d'essayage
immédiat et défilé " hot
", dommage la pièce est trop sombre la vidéo
est inexploitable mais on a eu
droit à la totale :))
Chacun y va de son " je lui
ai fait l'inter' ", on nous explique Utopix,
le casse-dalle pour 16 qu'Alain
s'est empiffré tout seul, bref ils se
sont bien marrés et visiblement
ils sont en forme !!! :))
Franck nous promet un road-book
fantastique pour demain encore.
Dans la cuisine ça s'agite aux
fourneaux et bientôt l'aligot/saucisse
est englouti avec délices.
Les premiers à quitter la salle
seront ceux qui logent à Langogne, puis
Marc et Franck que nous
rejoindrons dans l'autre gîte du Luc un peu plus
tard.
La soirée s'avance, une fois vautré
sur la canapé aux côtés de Pôpa et
Sebouille, je me laisse envahir
doucement par une douce torpeur. Je
flotte un peu au-dessus des
conversations, je finis de me réchauffer en
pensant un peu aux absents : St
Bernard, CHC, Titus et son traducteur
Nonante qui cette fois n'ont pu
se joindre à nous. Dans ma tête, des
fondus enchainés à base de
méduse et de maison bleue finissent de
m'achever. dehors toutes les
étoiles brillent dans le ciel glacé, il va
faire un temps splendide demain,
il est grand temps d'aller se coucher
!
Ré-enfilage de nos carapaces et
le Trans@t nous raccompagne dans la roue
de la bourgeoise bleue d'Alain
et de l'improbable Transalp de JP
jusqu'au second gîte distant de
2 petits kms. On entendra quelques
minutes les 2 clowns continuer à
se chamailler de l'autre côté de la
cloison avant de nous enfoncer
dans un profond sommeil réparateur.
Vivement demain !
Franck avait dit " départ
à 9:00 ".
J'avais mis le réveil à 7:30
mais c'est bien avant que j'étais déjà
réveillé.
Ceux qui ont déjà passé une nuit
à Chronopost savent combien j'ai du mal
à émerger pour partir au taf'
mais là je tournais en rond dans la
chambre comme un lion en cage.
Pas un bruit dans le gîte.
J'ouvre les volets, fume une
cigarette à la fenêtre. Tout est givré
dehors. Karine rouspète que ça
caille et se renfrogne dans son duvet.
Au bout d'un moment quelques
bruits révèlent un semblant de vie dans la
chambre à côté. JP et Alain
émergent enfin puis Franck et Marc bougent
au salon. Franck est le premier
à partir dans le froid ( les joies
d'être GO :) pour rejoindre le
gîte principal où nous sommes tous
attendus pour déjeuner. Pendant
que tout le monde se prépare je sors
faire chauffer le Trans@t. Ça
pince grave et une couche de glace
recouvre les belles.
Cale de ralenti accéléré ( combine
" Le Pervers aproved " ) en place,
contact, starter, une impulsion
sur le démarreur, le twin s'ébroue et
starter enlevé se cale à 1800
trs. Une vraie horloge :)
Je rentre dans le gîte pour voir
où en est la file d'attente devant la
salle de bain : Marc étant
toujours en pyjama, on n'est pas prêts de
décoller :)
Je ressors avec un verre plein
d'eau chaude que je verse sur la selle
pour faire fondre la glace :
mouarf ! Elle regèle immédiatement :))
JP me rejoint et lance aussi le
moulin de son improbable Transalp qui
démarre sans plus de faiblesses.
Alain sort à son tour, et avant
de démarrer - Bourgeoise oblige - en un
tour de clé démonte la selle
pour la porter dégeler à l'intérieur :)))
Finalement en à peine 1/4
d'heure tout le monde est prêt et on rejoint
les autres pour le petit
déjeuner.
Là-bas le café est prêt, y'a
même les croissants, Bak' extirpe son miel
fétiche : la journée peut
commencer :)
En attendant l'heure du départ,
les derniers arrivés ( du gîte de
Langogne ) finissent de
déjeuner, les autres papotent en vérifiant leur
belle, installent le road-book
dans le dérouleur pour ceux qui en ont
un, bref : la Transalpie
s'ébroue.
Ça pince toujours mais la brume
qui s'est levée dévoile un soleil
étincelant dans un ciel d'azur,
gage d'une superbe journée.
Pour ôter à Alain ses dernières
illusions en prétextant un guidon trop
bas pour sa grande carcasse
comme excuse de se faire régulièrement
pourrir en TT ( si seulement ...
), je lui installe des pontets
surrélévateurs sur sa
Bourgeoise.
Didier ayant des obligations
familiales prend congé de la troupe.
A 9:00 pétante tout le monde est
prêt et après la traditionnelle photo
du groupe au pied des ruines du
château de Luc, la longue colonne ( 13
machines tout de même ! ) se met
en marche.
Je prends d'entrée la roue de
Franck, charmé par l'apparente agilité de
l'Africa sur cette petite route
givrée par endroits qui serpente en
sous-bois.
Dans mes rétros j'observe avec
ce plaisir inégalable la longue file qui
ondule derrière. A la première (
et unique en fait ) hésitation de
Franck sur le road-book, je
rejoins la queue du groupe avec Seb, Pôpa et
Bak'.
La caravane se coule souplement
de vallon en vallon et de derrière le
spectacle est encore plus
jouissif. Juste devant nous, les parents de
Marc sur leur Freewind.
Les motos sont montées en
température et le rythme s'accélère un poil.
Visiblement le pilote du
Freewind n'est pas trop à l'aise dans les
petits virolos tortueux plus ou
moins gelés et l'écart se creuse. Je
vois Jeep qui le précède prendre
une avance de plus en plus importante
avec, devant, le reste de la
troupe.
Je passe le Freewind avec l'idée
de lui indiquer les pièges et les
trajectoires à l'avance et nous
permettre de recoller un peu au groupe.
Mais ça ne semble pas l'aider beaucoup.
Plutôt que de lui mettre la
pression je le laisse continuer
à son rythme avec Bak' et Pôpa en
serre-file et je pars rejoindre
la tête quitte à la faire ralentir si un
arrêt ou changement de direction
ne vient pas d'ici peu lui permettre de
recoller.
Après avoir passé le groupe du
milieu, je " tombe " derrière JP qui est
juste derrière Franck.
Après toutes les vannes qu'il a
essuyées hier soir, je reste un moment
pour vérifier de visu que la
mauvaise foi motarde n'a rien perdu de sa
verve :))
Bon, effectivement, difficile de
le passer en inter dans les gauches.
C'est donc à la faveur d'un
droite bien dégagé que je lui fais l'exter.
Un peu optimiste sur ce coup
d'ailleurs. JP plonge bien à la corde mais
avec une vitesse conséquente que
j'avais pas prévu et si j'ai cette fois
largement la place de passer, il
me faut quand même mettre pas mal de
gaz et d'angle pour le doubler :
scrrrîîîîîîtchhhhhhhh ! fait le sabot
:))
Juste après en fait, une intersection
arrive fort à propos et Franck
stoppe.
JP vient à ma hauteur l'air
vaguement inquiet : " euh ... c'est toi qui
a frotté ?!?? " :))
Tout le monde a recollé, le
soleil darde ses rayons et la route, plus
large et plus sèche, fait que le
groupe restera homogène jusqu'à la
pause ravitaillement des belles.
Pause qui s'éternise un peu
mébon faut bien fumer-papoter-rigoler un peu
:)
La balade reprend à un rythme
agréable. Les paysages sont magnifiques,
des petits vallons ombragés
charmeurs aux crêtes de collines qui
dévoilent à l'infini le
moutonnement de la forêt et des prairies
Lozériennes.
Le soleil se fait joueur et nous
éblouit volontiers à la faveur des
sorties de virages orientées
plein est. Même si ça surprend parfois, qui
s'en plaindrait au fond ? :)
Derrière c'est toujours le trio
Bakoko-Pôpa-Bruno/Josianne qui ferme la
marche.
Devant moi un casque orange
commence à trépigner. Je le vois hésiter, se
décaler un peu puis revenir dans
l'alignement : " j'y vais-j'y vais pas
? " :))
Je suis MDR !! :))
A l'orée d'un enchaînement de belles
courbes, à la faveur d'un bout
droit il se décide enfin et lance
une attaque vers le groupe de tête.
Ni une ni deux je rentre un
rapport et me lance aussi à sa poursuite.
Mais c'est qu'il y va le
salaupiot ! La bourgeoise bleue entame une
samba frénétique, elle s'incline
généreusement de droite puis de gauche,
gros gaz en sortie de virage,
visiblement il y prend beaucoup de plaisir
et moi ... ben moi y'a pas :
avec le Trans@t plus marshmallow que jamais
( en duo mais pourtant sans
bagages ), ben j'ai du mal à remonter !!!
Heureusement, la route plonge en
lacets de plus en plus serrés au fond
d'une combe ombragée et je finis
par combler mon retard juste avant
qu'on vienne buter sur le groupe
de tête : ouf !
Nan mais ! C'est qu'il
deviendrait présomptueux ce périphien ! :)))
Franck stoppe la troupe aux
abords du lac de Charpal : c'est le premier
tronçon TT et RDV est donné à
ceux qui continueront sur la route.
J'hésite un peu. Si ça devient
gadouilleux, en duo, ça va être l'enfer.
Yves et Muriel son aussi en duo.
Bon, si ça devient crainteux on fera un
convoi " poids lourds
" :)
La piste qui descend au lac est
très praticable et on l'aborde à allure
pépère. Heureusement parce que
mes impressions de mollesse du train
avant se confirment. La roue
avant se balade toute seule et j'ai du mal
à garder une trajectoire
rectiligne. En duo, impossible de se mettre
debout. Est-ce le poids des
outils dans le top-case ( d'habitude je les
mets dans le bagster ) ou le
D604 tout neuf qui me donne cette
impression de flou ? Le fait est
que j'en ch..... et l'arrêt au bord du
lac est le bienvenu : j'en ai
déjà plein les bras !! Karine a aussi
l'impression que c'est pas comme
d'habitude. De la pointe du pied je "
vérifie " la pression des
pneus : rien de flagrant de ce côté, bah ...
on verra bien.
Le Pervers exhibe ses
protections de carénage à base de chambre à air et
de matelas mousse : pas très
esthétique mais simple. Reste ça savoir si
ça serait suffisant ...
La seconde piste est grossièrement
empierrée et présente de balaises
ornières entre lesquelles il
faut slalomer. Je peine à diriger le
Trans@t et je vois Bak' me
passer comme une balle.
Le long du lac la piste
redevient plus lisse mais avec des portions de
gadoue et quelques flaques. On
s'arrête pour faire une petite vidéo (
j'essaye de la compresser de
façon correcte : l'original fait 7 mo !! et
je vous la mettrais en ligne ).
Au moment de repartir, Marc tente
d'éviter de rouler dans la flaque en
la contournant sur le talus mais
se vautre juste devant moi. Pas de trop
de bobo mais quand même un flanc
fendillé, le support du radiateur qui a
bougé et le sélecteur transformé
en tire-bouchon. Et pi un peu aussi un
accroc au moral :( Dommage pour
une bourgeoise flambant neuve ... les
pare-carters, c'est le minimum
...
Une fois le sélecteur remplacé,
Marc remonte vaillamment en selle.
Immédiatement une escorte de
béquilles vivantes se présente pour l'aider
à passer les derniers passages
piégeux.
Au lieu de RDV d'avec les bitumeux,
on tombe tous une couche de
vêtements. Il fait bon
maintenant et la séance TT a fini de nous
réchauffer.
Pour la suite de la balade les
montures s'échangent leurs cavaliers,
Yves et Murielle testent la
bourgeoise, Alain le vrai Transalp, JP
l'Africa 750 et Franck la "
chose ". Chacun restera persuadé que c'est
la sienne la meilleure :))
La troupe repart à l'assaut des
collines. Cette région est vraiment un
endroit fabuleux !
Franck stoppe sur un parking :
" ceux qui veulent rouler fort, RDV au
prochain village, il y a de
beaux enchaînements si vous voulez vous
faire plaisir ... "
Ah ? Ben ...... euh ... puisque
tu insistes :]
Autour de moi je vois chacun
rentrer la tête dans les épaules, donner
des petits coups de gaz nerveux,
le JBT version girafe se prépare au
baston :))
Puisque personne ne semble se décider
à partir en tête, je démarre :))
Dans mes rétros, je vois personne
suivre. Je m'arrête sur le bas côté et
c'est là que déboulent en trombe
( je sais plus dans quel ordre ) :
Pôpa, Bak', Seb, Franck, JP et
Alain dans leur roue.
Arghhhhhh ! Les ' foirés !!!!!
Je fais donner au Trans@t tout
ce qu'il a dans le ventre pour rattraper
mon retard.
Franck, Back et JP ne se sont
pas vraiment lâchés et me laissent passer,
je remonte sur Pôpa, les courbes
sont longues la route est très large et
la vitesse conséquente ( au-delà
du raisonnable sur ces machines nous
révèlera le compteur VTT à
mémoire de Pôpa ). Nos Transalps se
tortillent méchamment, c'est pas
vraiment un terrain pour nous et Pôpa
ne tarde pas à lever le bras,
signe qu'il rend la main et me laisse
passer.
J'hésite à faire pareil mais devant
moi c'est maintenant Seb et devant
encore Alain qui a donc passé
tout le monde. La tentation est trop forte
et je me laisse aller :).
L'Africa est bien plus à l'aise sur ce type de
" circuit " et si je
veux le rattraper, c'est bien simple : faut pas
couper. Je jette le Trans@t dans
les virages, en pleine charge et avec
le guidon large j'arrive à
maintenir une trajo correcte mais je suis à
la limite du raisonnable. Karine
semble suivre les mouvements sans
retenue, j'interprète ça dans le
sens " c'est bon, ça me va " et je
commence à grignoter sur Seb.
Se présente une longue courbe à
gauche avec une visibilité totale. Seb
lâche un peu de gaz avant
l'entrée en courbe, moi pas et je plonge à
l'intérieur et le passe sur
l'élan. Je sais que d'une simple rotation du
poignet l'Africa qui plus est en
solo est capable de me recoller un
boulevard illico en sortie mais
je sens qu'il ne le fera pas et
effectivement Seb reste
derrière. C'est sa période zen, ça aurait été
une autre paire de manche cet
été pendant notre périple ...:)
Prochain objectif : la
bourgeoise bleue à tête orange qui s'agite 50 m
devant.
Même technique, les virages suivants
à toc, tortillage du c.... du
Trans@t et hop ! je finis par le
passer en inter de la même façon juste
avant l'arrivée au village.
Pfiouuuuuuuu ! c'était chaud !
Je stoppe sur la petite place à
l'entrée, Alain arrive à ma hauteur et
me lance avec la banane : "
et tu trouves ça malin ?!?? " :)))
A postériori : non. Ce que
l'excitation d'un groupe peut te faire faire
...
En fait c'est bien plus rigolo (
et moins dangereux quand fait de façon
propre ) avec nos machines dans
les virolos plus serrés où la vitesse
max ne saurait atteindre plus de
90-100 km/h.
Karine est d'accord aussi
d'ailleurs ... l'a pas trop aimé l'épisode :
le referais pu :)
Après ce furieux intermède,
Franck reprend le contrôle de la meute et
nous mène à un rythme plus
raisonnable jusqu'au restau : enfin !!!!!!
:))
Bakoko en profite pour régler
vite fait sa carbu : c'est vrai qu'il
semble tirer un poil court :))
Petit bain de soleil le temps de
fumer la clope et on s'attable.
Terrine somptueuse, aligot
énergétique, fromages variés, gâteau crémeux
et café : le tout pour 65.00
balles : bon plan !!!
Les conversations reprennent là
où les avait laissé : ça fait
vroum-brôap à chaque bout de la
table et Yves et Murielle nous comptent
leurs nombreux voyages.
Après avoir fait le plein des
belles on repart, tandis que Jeep et les
parents de Marc nous quittent.
J'avais pas compris que le groupe
se séparait pour la seconde portion TT
et je me retrouve bientôt sur
une piste sableuse alors que je pensais
rester sur la route cet
après-midi. Michel, Paule et Marc sont déjà
partis par la route : bon ba
tant pis, on y est, on y est !
Et j'en ch....... ! Toujours ce
train avant fuyant. Je rattrape de
justesse un tout-droit, ça
m'amuse plus beaucoup.
On a complètement laissé tomber
le road-book et on jardine joyeusement
au gré des intersections de
piste.
Au bout d'un moment le chemin est
barré par un arbre abattu. Yves et
Franck tentent de contourner,
d'autres de soulever le tronc mais la
motivation est bien retombée. Il
se fait tard, Bak' et Pôpa ont encore
pas fini de digérer la terrine,
moi chuis naze et le Trans@t mal
béquillé vient de s'écrouler.
Finalement tout le monde se
range à notre avis : on rejoint la première
route et on rentre
tranquillement au gîte.
Arrêt rapide au supermarché pour
le repas du soir : 4 poulets qui
trouveront place dans les
sacoches protège-flancs vides du Pervers.
Col du cheval mort. Franck
stoppe au pied : même consigne " ceux qui
veulent y aller, c'est le moment
".
Moins enthousiaste qu'en fin de
matinée, le groupe s'élance à l'assaut
du col.
Route étroite, revêtement plus
ou moins régulier, je me retrouve bientôt
derrière Alain qui suce la roue
de JP qui a pris la tête.
Je me marre à observer les
trésors de patience que développe Alain pour
attendre le moment propice :))
Toute la montée JP gardera la
tête mais dans la descente se présente un
grand gauche avec visibilité.
Alain saisit l'occasion se jette
et lui fait l'intérieur. Je tente de le
suivre mais trop limite je
préfère laisser couler en espérant que la
bourgeoise n'en profitera pas
pour prendre trop d'avance. Je finis par
passer aussi, Alain doit m'avoir
attendu car je le rejoins rapidement.
S'en suit un duel sanglant.
Plusieurs fois je me présente mais le
Trans@t manque de reprise en duo
face à la bourgeoise. 'fin bon, chuis
quand même passé mais j'ai
depuis oublié comment ...
Je me rappelle surtout que juste
après, un gauche vicelard a failli nous
piéger et qu'on a stoppé l'arsouille
à ce moment-là.
Un poil trop tard pour Karine
encore ... j'ai eu droit à un coup sur le
cax : j'avais dit que je le
referais pu :]
La fraîcheur commence à tomber.
Pôpa et Bak qui avait mis leurs polaires
dans mon top-case me font signe
à une intersection de me ranger pour
récupérer leur bien.
Franck en profite pour jeter un
oeil au mausolée de Duguesclin situé
juste à côté.
Les autres ont filé sans nous
attendre.
Nous rejoignons donc le gîte à 4
en enroulant tranquillement les courbes
paisibles jusqu'à Langogne puis
jusqu'au gîte.
Un vrai bonheur ! :)
Au gîte le café est déjà chaud
et il fait rudement du bien !!!
La soirée comme la veille est
des plus animée. Michel et Jean-Jacques,
Transalpistes mais avant tout
BFG-istes nous content les extraordinaires
de cette moto pas comme les
autres ( tant mieux finalement :)).
De retour dans notre gîte (
Alain cette fois rentrera sa selle au chaud
: quel kéké ! :)) avec Marc,
Alain et JP, les clowns périphiens se
penchent sur les cartes pour
élaborer leur trajet de remontée du
lendemain.
C'est un véritable sketch auquel
nous assistons. Alain tient mordicus à
passer par le Beaujolais mais
veut bien lâcher du lest sur le Morvan. JP
veut bien jardiner un peu mais
arriver vers 19:00. Marc vante les
mérites d'un autoroute "
ousqu'on vole " vers Chambéry mais rentrera par
Clermont.
Bref, c'est à se pisser dessus !
:))
Le lendemain 7:00. JP et Alain
sont les premiers à décoller vers le gîte
principal dans le froid piquant.
Nous les rejoindrons peu après avec
Marc.
Sur place, la salle commune est
jonchée de sacs, sacoches, chacun
rassemblant ses affaires dans
une ambiance ... toute Transalpienne :))
Leur petit déjeuner avalé,
chaudement équipés, les deux clowns font
leurs adieux.
Nous décollerons avec Sébouille
1/2 h après, les autres finissant de
réunir leurs affaires.
Le froid est vif, le soleil est
encore bas, pas vraiment envie de partir
en fait ... :(
Le Trans@t dégèle doucement en
balançant un panache de fines
gouttelettes dans son sillage.
Le Puy : on plonge littéralement
dans le brouillard, une véritable purée
de poix de laquelle on
n'émergera qu'une fois sur le plateau.
C'est là que nous retrouvons les
deux compères sur le bas-côté : le
câble d'accélérateur de JP ayant
cassé.
S'en suit un démontage complet
de ce qui reste de l'habillage de sa
machine. J'en profite pour
prendre des notes sur l'adaptation du
réservoir d'Africa.
Le câble de retour est utilisé
pour remplacer le câble cassé, avec à la
clé un brêlage de la gaine sur
le coinceur : le câble est trop court et
le ralenti se trouvait à 6000
tr/min. La réparation de fortune tiendra
sans problème jusqu'à Paris :
ayé ! t'es un vrai aventurier JP ! :)
Nous roulerons donc à 4 jusqu'à
St Etienne où les nordistes bifurqueront
vers Roanne.
Seb et moi nous quitterons à St
Chamond, arrivée à Chronopost à 11:30,
le temps de prendre une douche,
de casser une croûte et je reprends le
taf' à 13:30, la tête pleine de
soleil et pour une fois le spleen
post-TALR n'a pas eu le temps de
s'installer.
Ça sera pour le lendemain seulement
...
Les TALRs se suivent et laissent
à chaque fois le même sentiment de vide
qu'il faut bien vite surmonter
.... pour mieux préparer la suivante !
:))
Un grand merci à Franck !!! :)
Le soir, Pôpa fera étape à la
maison après être rentré par le chemin des
écoliers avec Bak'.
Nous le raccompagnerons un bout
de chemin dans le brouillard mardi.
C'est là que j'ai eu la réponse
du comportement flou du Trans@t :
l'écrou de direction s'était
encore une fois desserré, je m'en suis
aperçu en mettant la clef de
contact et je l'ai retrouvé coincé juste
sous le rebord du réservoir sur
la pointe du cadre derrière la colonne.
Gargl !!!!! Je le colle à la
super-glue cette fois ! : /
--
Aschem - non ce n'était pas le
radeau ...
Les photos sont sur :
http://transalpnet.free.fr/talr/index.htm