Hier c'était dimanche, il faisait beau même si y'avait un peu de zef

qui rafraîchissait bieng.

Arrivée au garage de Xave, y'avait Franky qui attendait l'ouverture

de la porte aux mille merveilles pour récupérer sa M900.

Xavier comme il faisait beau et qu'il y avait pleing de Virago il

avait dit « on y va en moto ». Où ? Ben chez Marco qui comme chaque

année déménage.

Allez zou, on y va, Xave sur la Senna et moi sur … la SP2… glups. Ben

oui glups quand même parce que j'avais beau me répéter ce que FF dit

toujours sur les desmo4, me suriner des « c'est une brèle de kéké,

t'es au-dessus de ça », beng je flippais un peu.

 

Ah ça pour ouvrir sa grande gueule de sudiste, il est fort guilheng

mais après pour rouler, y'a plus personne ! J'ai bien lu dans votre

jeu perfide bande de traîtres… Mais je m'en fous, je l'ai essayée LA

sp2 et j'en ban…euh, j'en rêve encore…

 

Départ de la X Rousse, pause essence, le temps de se mettre en phase

pour trouver une position adéquate sur la moto championne du monde

SBK y'a 10 ans. Déjà ce qui y a de bieng c'est que la position est

pas inconfortable. Bon d'accord, je reconnais c'est pas avec ça que

j'irai au boulot tous les jours mais entre les extrêmes y'a toujours

de la place. Et franchement l'impression que j'aurai un peu plus tard

sur la route est déjà présente : la position est bien plus tranquille

que sur les 9xx où on s'explose quand même bieng le dos. Maniabilité

en ville : sur ce chapitre, ça rejoint les aspects pratiques : on

s'en tape. Mon impression sur ces points là : (témoin de point mort

qui n'existe pas, faire cirer l'embrayage, etc…) ben je m'en étais

pas rendu compte, faut dire que la 900 SS est bieng de la même

famille, en fait la SP2 n'est à ce niveau qu'une grosse SS carbus.

 

Ensuite on quitte la ville qui pue (NDR : y'en a franchement marre de

vivre au milieu du béton) et après un bout de périph on rejoint les

petites routes pour aller chez Marco.

Les accélérations de la SP2 me laissent sur le cul. Tu tournes d'un

quart de poil de [CENSURE] la poignée droite et y'a un élastique

invisible qui semble s'accrocher à la fourche avant et te catapulter

vers l'avant. En même temps y'a ce bruit (magique mais au bout d'un

moment insupportable pour les oreilles), ça gronde, ça tonne, le «

whoaaaap » italien est un régal. Bon en ligne droite c'est une chose

mais ce qui est intéressant c'est quand même le virolo. Et dans le

virolo, plus ça va vite, plus la moto aime ça et mieux elle se

comporte. Un peu pataude à basse vitesse, la SP2 devient redoutable

d'efficacité dès que le rythme s'accélère. Le corps trouve une

position naturelle, tu pousses sur les repose pied et tu accompagnes

en déhanchant un peu, la selle est géniale pour ça, étudiée pour

comme qui dirait. Et là, nouvelle claque dans la gueule : la

précision du train avant. La qualité de la fourche öhlins, ben on la

sent ! En sortie de courbe on ouvre la poignée et le moteur hennit de

bonheur en te propulsant comme une catapulte dans un «

brooooooaaaaaaapppp » qui réveille les taupes. Passer les grandes

courbes devient un jeu d'enfant : tu vises, tu freines, tu relâches,

tu penches, tu passes, tu ouvres en grand. Et si l'amorto arrière

pompait par moments, je le mettrai sur le compte de mon gros poids

car à part ça la stabilité de l'engin est irréprochable. Et j'ai pas

encore parlé du freinage ! Un doigt sur le levier, une bonne pression

et les bijoux de famille ne sont plus qu'un souvenir…

 

Je pourrai continuer des heures à en parler de cet essai qui restera

dans les annales des motos que j'ai pu essayer. Et y'a pas beaucoup

d'engins qui m'ont fait cette impression. La 996 de l'an dernier aux

journées d'essai Ducati, ben à côté c'est du mou de veau.

La SP2 c'est une autre dimension de la moto, c'est une madone que

tout motard amateur de sportive se doit d'essayer un jour dans sa vie

au risque de rater un sacré truc. Et franchement je suis fier que ce

soit marqué Ducati sur le réservoir de cette moto. Y'a personne

d'autre qui aurait pu faire un truc pareil… Maintenant est ce

vraiment raisonnable sur route ouverte ? Faut être sacrément sérieux

pour posséder une moto pareille. Car au delà de savoir s'en servir

pour se faire plaisir, faut accepter de calmer le jeu car la belle

rouge a toujours envie d'en donner plus. On atteint rapidement une

zone carrément pas raisonnable sur le compteur de vitesse et le pire

c'est qu'on ne s'en rend même plus compte tellement on se sent bien.

 

Grâce à Xavier et grâce à Ducati je pourrais un jour dire à mes

petits enfants qu'un jour, quand j'avais pas tout à fait 28 ans j'ai

eu la chance d'essayer LA sportive par excellence.

Alors franchement, le raisonnable des fois on s'en fout, parce que

putaing le plaisir de hier il va me hanter de longues années ;))

 

Merci Xave !

 

Guilheng

Pour la Suite : le truc plus chiant de la journée c'est qu'on a

déménagé marco mais au moins il pourra venir au WD5 ;)