"Broaaap ! Whoaaaaaaap !" Gauche, droite, le sifflement du vent 

qui

s'engouffre par les aérations du casque, les yeux rivés sur les

enchaînements de virolos qui serpentent entre les volcans endormis.

Je reviens à peine du WD5 mais j'y suis encore les copaings...

Comme à chaque fois, je vais encore en rêver cette nuit, y repenser

bien plus longtemps. Alors je vous livre un petit compte rendu à

chaud, les cervicales encore endolories et la musique des pots de la

SP2 qui résonne encore dans ma tête.

Et au risque de ne pas être original, je vais vous présenter ça dans

l'ordre chronologique, c'est encore le meilleur moyen pour oubl 

ier le

moins d'anecdotes truculentes et autres instants de pur bonheur qui

resteront gravés.

 

Samedi 30 mars, 08h30.

Le bip bip du réveil me sort d'un rêve de gosse. Il faut dire que la  

 

veille je m'étais couché tard, en m'endormant sur le bouquin "D 

ucati

Supersport" de Ian Falloon. Et au réveil la lumière était encore

allumée, le bouquin ouvert à la page de la 1000 MHR...

Aujourd'hui départ pour Espinchal, made in Auvergne. Pas de JBT hélas 

 

puisque le nouveau moteur était pas encore prêt et un deux soupapes,

ça a beau être un moulin de rêve, même en l'imaginant très fort, on

peut pas faire rouler une moto qui en est dépourvue. J'avais pensé

venir en 205 mais bon, quand Xavier m'a proposé d'y aller en SP 

2, je

me suis laissé convaincre. C'est drôle comme parfois dans la vie y'

a

des offres qu'on ne refuse pas...

 

09h55. Retrouvailles au QG des lyonnais, place des Célestings. Joseph

et sa 750 SS est le premier. Autour d'un petit café le centre ville

de Lyon s'éveille dans les bercements mélodieux des Imola des

copaings. A 10h15 tout le monde est là et nous nous mettons en

route : Franck 900 SS, Angélique 650 SV (va falloir nous changer ça

rapidos !), Bruno 900 FE, Isa Fazer (va falloir nous changer ça

rapidos ! - bis), Olive et Ariane ST2, Rodolphe 600 SS, Didier ST2

et ma pomme sur ZE 851 SP2.

Les motos s'élancent vers Montbrison, première destination du

cheming. Mais au bout de quelques kilomètres à peine un phare manque

à l'appel. La ST2 d'Olive a fait des caprices il a préféré rent 

rer,

bien lui en a pris puisqu'il est tombé en panne sur le peu de route

de retour.

 

A St Anthème la D496 devient la D996 pour notre plus grand bonheur et

avec Bruno on va hausser un peu le rythme parce que nom de dieu comme

ça va bieng !

 

Au fur et à mesure qu'on avance, le temps se dégage, chouette me dis- 

 

je, 1600 n'est pas dans les parages... Erreur ! A Ambert le perfi 

de

Dell'Ortisé repère nos spendides destriers garés sur la place et son  

 

groupe (les pauvres) nous rejoint au restau. Soit dit en passant,

même si j'ai oublié le nom du restau, il est pourtant à retenir parce 

 

que pour 17 euros nous avons fait bombance. Arrivés les premiers,

nous sommes repartis les derniers, le groupe des stéphanois nous

ayant grillé la priorité sur les starting blocks du dessert +

fromage. Et le plus fort dans tout ça c'est que le tandem infernal de 

 

lyonnais dissidents Pierre et Francesco nous a aussi grillé.

Qu'importe puisque nous sommes repartis avec Yannis et son fidèle

600M qui avait compris que rouler avec nous était infiniment plus

enrichissant qu'avec ses compagnons de route. Par mesure de sécurité  

 

élémentaire je ne citerai pas de nom mais ceux qui se sentiront

morveux en seront quittes pour investir dans un beau mouchoir en

dentelles et à carreaux (mais ne piquez pas celui de Didier, il est

déjà sale).

 

Enfin rassasiés nous repartons d'Ambert direction Issoire où nous

retrouvons par le plus grand hasard le groupe de 16 (et oui, encore

eux !) qui digère. Petit regroupement avec Will, Gaël et Chris ;

entre autres... A St Floret la D26 est bordée de vert sur la carte

michelin mais dans la vraie vie aussi parce que ça tournicote au

milieu des arbres, le revêtement est propre alors j'en profite pour

faire écouter le bruit de la SP2 à Will qui a du choper le 220 V en

préparant le café ce matin parce que de temps en temps il se

dégourdit la main gauche.

Dans un bled paumé je ralentis pour laisser mes copaings lyonnais me

rattraper mais après avoir enlevé casque et gants, je commence à

angoisser quand ils n'arrivent pas. Finalement je repars, sûr qu'

7;ils

auront pris une autre route (les gorges de Courgoul puisque ce fut le

cas).

Après avoir consciencieusement laissé passer un troupeau de vaches,

je croise des locaux en 748 et Monster vert (beark) puis je récupère

une route plus large et surtout plus propre pour rejoindre Besse. Le

groupe de 16 est loin devang, tant pis, je finirai tout seul... Et de

Besse à Egliseneuve voilà la route : pour paraphraser Francesco, je

dirai simplement : « whoap ! » Ca a watté et la SP2 s'est comporté

comme d'habitude : impériale de précision, un freinage infernal, et

un moteur diabolique. Bon, en entrée de virage, j'ai un peu de mal à  

 

maintenir l'arrière, elle pompe alors je lopettise.

Enfin c'est l'arrivé à Espinchal et la montée à 40 km/h sur le  

gîte

des Gentianes. Y'a déjà pas mal de monde, des motos un peu partout

avec des gens au milieu.

 

Au fur et à mesure de la soirée nos conversations sont accompagnées

par les gammes en clé de Termi, Bos et autres Imola des arrivants.

Après un apéro bien réparateur, c'est le passage à table et y'e 

n a

encore qui arrivent : Sam et Raphaëlle, Titeuf et son pull Titi qu'il 

 

n'a toujours pas changé depuis le WDB, etc... On est bientôt tous 

là et

ça fait sacrément plaisir de revoir tout le monde, y compris les

Marco déménagés, les Isérois en Monster qui brillent et qui font du

bruit, les Arthuro en vaillante 600M, les LaPluche en 888 à pneus pas

boulochés, les PtitCyril pas vus depuis les 20 ans... et puis aussi de  

 

rencontrer les nevez quand même !

 

Après le repas du samedi qui s'est terminé par la dégustation des

sucres verts et autres produits, on a eu droit à un peu tout entre la

888 Corsa et le bar. Je n'en rajouterai pas, les Charby, Greg,

Francesco et autres nous nous sommes fais coincer par l'oeil vitr 

eux

dénommé Sony de Bronx... Ah ça, on n'a pas beaucoup pleuré encore une 

 

fois...

A trois heures du mat', pour réchauffer l'ambiance, petits déma 

rrages

de quelques desmo4 endormis histoire de voir si les batteries

n'étaient pas déchargées.

 

Dimanche, réveil difficile. Mais y'a pire puisque Greg et Francesco

sont encore couchés, photo à l'appui en ce qui concerne Guzzilla.

Malgré une interminable douche, c'est l'oeil hagard et l'

217;haleine

frelatée que j'erre entre les groupes sur le parking pour rejoindre

le petit déjeuner. Le café fait du bieng aux cheveux qui piquent et

je regarde sans les voir les groupes qui partent en balade.

 

Une demi-heure plus tard j'apprends que Anthony vient de s'y me 

ttre.

Rendu sur place je retrouve Bronx et Vania qui prennent soin du

blessé. Aïe les traces de glisse par terre, aïe la gueule de la FE...

Le médecin arrive puis les pompiers, séance découpage du cuir, et ça

refroidi. Déjà que j'étais pas spécialement en forme, je me demande

si la balade je vais pas la faire dans ma tête et rester bien

tranquille au gîte. Mais finalement on va partir en balade en début

d'après midi après des heures de repos et un repas qui finira de me

requinquer. Jigé emmène le petit monde sur des routes sympa comme

tout au milieu des gorges, on aura de tout : du roulant, du pète

vertèbres, du très roulant... J'ai des images plein la tête de ce 

tte

balade, les enchaînements à sucer la roue arrière de Bronx, les

balancements de Pierre, le style de Jigé sur sa belle SS, la S4 de

Stef qui donne pas sa part au chieng l'enfoiré (et tu disais que

t'avais revendue la SSie pour te calmer ?) et les angles de Jérôme

sur la thuit-thuit. Sur le retour, je me souviens aussi des

tentatives désespérées de 1600 qui a essayé à deux reprises un block-

pass sur Bronx dans un style que Damon Bradshaw n'aurait pas renié il 

 

y a tout juste 10 ans quand il se bastonnait avec Stanton et JMB au

Coliseum...

 

Le soir, on a eu des nouvelles d'Anthony qui finissait par sortir du  

 

bloc, et on a bu un coup à sa santé avec ce couillon de Bronx qui

échangeait les récipients de pinard et on s'est bien marré avec Vince 

.

Après le repas, séance télé avec le film de Bronx qu'on repassait en  

 

boucle, le son à fond et les « broaaaaaap » fantastiques de nos

bicylindres qui s'échappaient de la boite. Là aussi y'avait que 

lque

chose...

 

Couché plus tôt, mais réveillé par un Jérôme au sommet de sa forme à

3h30 du mat' alors que je dormais gravement. J'ai même cru que  

 

c'était Didier qui me réveillait pour qu'on reparte. Mais quand 

j'ai

vu que dehors il faisait encore nuit je me suis dis qu'il y avait un  

 

truc pas logique dans l'histoire. Jérôme a fini par se pieuter et

pendant quarante minutes ça a été une discussion de dingues entre

lui, Bronx et moi dans la piaule. Ca a parlé de pleing de trucs qui

n'avaient aucun rapport les uns avec les autres, Bronx et moi qui

n'arrêtaient pas de sortir des conneries et Jérôme qui fonçait dedans 

 

la tête la première. Un moment d'anthologie je vous dis !

 

Le lundi mating, Jigé est allé essayer la SP2 et lorsqu'il est

revenu, il avait une sacrée banane, et après ça a été le tour de

Loris. Après c'est toujours un peu triste de voir tout le monde

repartir, et en les regardant tous lever le camp, on se dit vite,

qu'on remette ça !

 

Après on a aidé Xave à recharger le camion avec la F1 de Greg, la 888

Corsa et la remorque avec la couples coniques et la Senna (et oui,

c'est tout !). Grand moment lorsque deux mémés locales sont venues

regarder les motos et l'une d'elles en détaillant la 888 qui

appréciait en murmurant « carbone, brembo... mmhh... ».

 

Retour en début d'après midi après un dernier moment dans la salle du 

 

bar à se remplir la panse avant de lever le camp. Gérard et Jérôme

sont partis faire une bise de notre part à Anthony et Greg a continué

en voiture direction la grande ville qui pue.

Et puis il a fallu partir, ça n'a pas été facile mais avec le beau

temps et une SP2 sous les fesses, ça aide. Surtout qu'à la faveur

d'une pause pipi clope, Didier a eu pitié de mes entrées en virage

hasardeuses et a pris l'initiative de durcir l'amorto arrière d 

e la

SP2. Une vraie maman poule ce Didier. Ben c'est vrai qu'ensuite 

ça

allait drôlement mieux et je me suis fais quelques passages qui

hanteront longtemps ma mémoire. La veille FF me disait qu'avec lui

qui fait quasi mon poids, la SP2 ne pompait pas. Bon comme y'avait

Vania qui écoutait, je me suis retenu de faire une plaisanterie

scabreuse et j'ai décidé que c'était certainement que FF savait 

 

conduire, lui...

 

Arrivée à Lyon à 18h00 où j'ai posé la SP2 au garage et où j'ai 

 

retrouvé Xave qui avait déjà tout rangé tout seul comme un grand.

Quelques bières en se remémorant ce week end d'anthologie et on a

encore bien rigolé pendant une paire d'heures.

 

Et voilà, ça s'arrête là, il est 23h10 demaing c'est le boulot  

et ça

je sais pas pourquoi c'est nettement moins marrant tout de suite.

Qu'importe, c'est lors de tels moments avec vous tous que je me 

dis

que ça vaut le coup de se prendre la tête au taf pour pouvoir se

payer ça. Parce qu'un WD ça ne peut pas se raconter, ça ne peut que

s'évoquer et surtout ça ne peut que se vivre. Partager de tels

moments avec des passionnés ça prend aux tripes et c'est dans ces

moments qu'on se dit qu'on est drôlement vivant. Tout le reste  

n'est

que littérature.

 

Voilà, il ne me reste plus qu'à remercier Xavier pour l'organis 

ation

tip top et le prêt de la SP2, même si je l'avoue (oui Greg, oui FF,

j'ai honte) à certains moments j'aurai vraiment aimé que la JBT 

soit

avec moi.

Et puis merci à vous tous pour être venus, pour votre bonne humeur,

vos discussions passionnées et passionnantes, vos yeux qui

pétillaient, votre sincérité.

90% des images que j'aurai de ce WD5 sont dans ma tête mais les 10%

qui restent sont dans la boite et je ferai développer ça sous peu

pour les numériser et les mettre sur un site.

 

Merci, et surtout : On recommence quand ?

Guilheng

 

PS : Nous avons les plus belles et les meilleures motos du monde,

c'est pas de l'intégrisme c'est un état de fait.